Le système de protection sociale, au Maroc, n’est pas équitable. Ce constat a été dressé par le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Ahmed Réda Chami, dans son intervention à l’ouverture de la quatrième édition du Forum parlementaire sur la justice sociale organisé, mercredi, par la Chambre des conseillers sous le thème «La protection sociale au Maroc: gouvernance et enjeux de la durabilité et de la généralisation». Et de souligner que pas moins de 60% de la population active n'est pas assurée par un régime de retraite et de pension et que 46% de cette popolation ne bénéficie pas d’une couverture médicale.
Selon le quotidien Akhbar Al Yaoum, qui rapporte ces informations dans son édition de ce jeudi 21 février, le président du CESE a également révélé que seule une petite minorité des salariés du secteur privé était assurée contre les accidents du travail et les maladies professionnelles. De même, il a relevé l’absence d’un régime dédié à la protection sociale de l’enfance, des personnes en situation de chômage et des personnes en situation de handicap.
Face à ce constat, le patron du CESE a appelé à une réforme structurelle de ce système de protection sociale, de nature à garantir aux citoyens une couverture sociale adéquate et pérenne. Dans ce sens, a précisé Réda Chami, le CESE a émis des recommandations afin de mettre en œuvre des politiques publiques de protection sociale avec les standards normatifs internationaux. Ainsi, il a appelé à agir en vue de réduire la vulnérabilité de la protection sociale des salariés du secteur privé par rapport à l’insécurité du marché de l’emploi et l’augmentation, à court terme, du plafond des cotisations à la caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) pour atteindre 6.500 dirhams, ainsi que l’instauration de son indexation sur la moyenne des salaires déclarés au régime.
Le président du CESE a également recommandé la mise en place d’une protection pour les enfants, les personnes en situation de chômage et les personnes en situation de handicap, ainsi que l’harmonisation des régimes obligatoires d’assurance maladie de base, notamment au niveau des paniers de soins, des taux de couverture et des taux de cotisation, dans la perspective de mettre en place un régime national universel de base. Un plaidoyer pour asseoir une véritable une justice sociale.