Immigration au Canada: une loi brise le rêve des candidats marocains

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Revue de presseKiosque360. Le gouvernement québécois a présenté un projet de loi à l’assemblée nationale, qui annule plus de 18 000 demandes d’immigration. Les candidats marocains, épaulés par une association des avocats, ont engagé une procédure judiciaire pour annuler cette décision.

Le 25/02/2019 à 12h26

De nombreux Marocains candidats à l’immigration au Canada sont inquiets par les conséquences d’un projet de loi déposé devant l’assemblée nationale de ce pays. Ce projet, présenté par le ministre québécois de l’Immigration, vise à annuler 18 000 demandes d’immigration non encore traitées.

Cette décision a provoqué la colère de dizaines de candidats marocains qui dénoncent cette exclusion illégale. D’autant que certains d’entre eux attendent depuis plus de huit ans et ont investi dans ce projet beaucoup d’argent pour le dépôt de leur dossier auprès des cabinets de conseil, au Maroc ou au Canada.

En plus des manifestations organisées devant l’ambassade du Canada, les personnes concernées ont adressé une lettre au chef du gouvernement québécois dans laquelle elles rejettent ce projet de loi qu’elles jugent «inhumain et allant à l’encontre des valeurs nobles adoptées par la société canadienne». Le projet de loi prévoit l’annulation de toute demande, déposée avant le 2 août 2018, dans le cadre du Programme régulier des travailleurs qualifiés (PRTQ).

Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du lundi 25 février, que l'Association des avocats et des avocates en droit de l'immigration (AQAADI) a entrepris une action judiciaire pour que le gouvernement reporte sa décision d'éliminer les 18 000 dossiers d'immigration. L’AQAADI estime que la décision du gouvernement est illégale et a demandé à ce que ce dossier soit traité dans l’immédiat car il concerne des personnes qui vivent et travaillent dans la région de Québec. L’association, qui comprend 250 avocats, considère que l’annulation des demandes d’immigration va porter «un préjudice irréparable» à des centaines, voire à des milliers de personnes. La demande d’injonction de l’AQAADI adressée, depuis quelques jours, au tribunal de Québec qualifie le refus de traiter ces dossiers de «destructeur».

Le texte du projet précité indique que le gouvernement de Québec va rembourser les frais de traitement de demandes d’immigration. Mais il précise que les personnes concernées par cette loi n’ont pas le droit de réclamer des indemnités.

Par Hassan Benadad
Le 25/02/2019 à 12h26