Hôpitaux publics: «Attends ton tour ou va crever ailleurs»

Brahim Taougar le360

Revue de presseKiosque360. La lenteur des services de consultations et de soins dans les hôpitaux publics met quotidiennement en danger la vie de millions de Marocains. Qu’il soit atteint de maladie bénigne, cardiaque, voire de cancer, le patient peut attendre jusqu’à une année pour un simple rendez-vous médical.

Le 28/10/2017 à 09h20

L’importante affluence des malades pour des consultations ou des soins dans les hôpitaux publics se transforme souvent en véritable désordre, face à la mauvaise gestion des flux de patients au niveau des différentes spécialités de l’hôpital.

Dans son édition du week-end des 28 et 29 octobre, le quotidien Al Ahdath Al Maghribia fait un zoom sur ce désordre sanitaire qui met, écrit-il, en danger la vie de millions de Marocains. Sur la base de témoignages concordants des usagers de l’hôpital public, dont l’échantillon utilisé est le Centre hospitalier universitaire Ibn Roch de Casablanca, Al Ahdath établit que pour faire un scanner dans ce CHU, il faut patienter au minimum un mois. À moins qu’il ne s’agisse d’une urgence, c’est-à-dire le cas d’une personne qui se trouve au seuil de la mort.

Sachant que le scanner et l’imagerie magnétique (IRM) sont excessivement chers dans le privé, le scanner dans les hôpitaux publics est tellement sollicité qu’il tombe le plus souvent en panne, allongeant le délai d’attente des patients. Une situation préjudiciable pour certains malades, comme les cancéreux, chez lesquels chaque minute qui passe aggrave davantage leur maladie.

Même les malades cardiaques sont victimes de l’insultant «attends ton tour ou va te soigner ailleurs», expression qui commence par le vigile à la porte de l’hôpital et que le malade peut entendre de la bouche même de son médecin traitant, selon les témoignages recueillis sur place par Al Ahdath.

Même quand les patients atteints de lourdes pathologies arrivent à décrocher un lit d’hôpital, les médicaments pour le traitement des cancéreux sont quasiment absents, vu leur cherté, de la pharmacie de l’hôpital. Idem pour les malades qui souffrent de pathologies cardiaques et qui attendent sur un lit d’hôpital qu’un mécène ne se manifeste pour prendre en charge leur opération à cœur ouvert.

Par Mohammed Ould Boah
Le 28/10/2017 à 09h20