Fuite des capitaux: ces milliards qui échappent au Maroc

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Revue de presseKiosque360. La fuite des capitaux marocains vers l’étranger se poursuit et met l’économie nationale à rude épreuve. Le rapport d’une organisation de transparence classe le Maroc à la 34e place sur 149 pays en matière de détournement d’argent, avec 37 milliards de dirhams perdus en dix ans.

Le 26/02/2019 à 19h55

Un rapport récent a révélé des données choquantes sur la poursuite des fuites des capitaux vers l’étranger, indiquant que le Maroc a perdu 37 milliards de dirhams sur une période de dix ans. La Suisse est la destination la plus convoitée par les contrebandiers de l’argent. Le rapport de la transparence qui a été publié, le mois dernier, souligne que le Maroc a perdu 3, 9 milliards de dollars entre 2006 et 2015. La même organisation avait rapporté que notre pays avait perdu près de 41 milliards de dollars entre 2004 et 2013. Le Maroc occupe la 34e place parmi les 149 pays en matière de fuite de capitaux durant une décennie. Les conclusions du rapport considèrent que la falsification des factures de produits importés ou exportés, tant au niveau de la quantité que de la valeur, demeure le moyen le plus utilisé pour la fuite des devises. Un trafic qui compromet l’impact positif du commerce international dans les pays en voie de développement.

Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du mercredi 27 février, qu’il existe une manipulation préméditée des valeurs des importations et des exportations pour échapper aux droits de douane et à la TVA. Un trafic qui favorise le blanchiment des activités criminelles ou cache les revenus des opérations commerciales légales.

Le gouvernement de Benkirane avait, il y a quatre ans, lancé une campagne pour convaincre les Marocains qui possèdent des biens à l’étranger (Argent et actions) de les rapatrier au Maroc. L’Exécutif avait promis à ceux qui répondraient à cet appel d’être exemptés de toutes sanctions, amendes ou taxes sur la sortie de l’argent quand ils déposent dans des comptes bancaires 75% de leur argent en devises et le reste en dirhams.

Le rapport précité coïncide avec la décision de la Grande Bretagne de consacrer 47 millions de livres sterling au recouvrement des impôts dus aux pays africains. Cette aide octroyée par le ministère du développement international britannique vise à renforcer la lutte contre l’évasion fiscale en Afrique.

Par Hassan Benadad
Le 26/02/2019 à 19h55