Freedom now, dernière création de Moulay Hicham

Le prince Moulay Hicham. 

Le prince Moulay Hicham.  . DR

Moulay Hicham est l’instigateur de la création de l’organisation non gouvernementale Freedom now. Cette association participe directement des visées du prince qui espère créer un organisme à l’intérieur du Maroc, capable de porter une voix crédible à l’international.

Le 21/07/2014 à 02h39

Moulay Hicham est l’instigateur de la création de l’organisation non gouvernementale Freedom now, a appris Le360. Cette association participe directement des visées du prince qui espère créer un organisme à l’intérieur du Maroc, capable de porter une voix crédible à l’international, et partant de déstabiliser les institutions de l’Etat tout en pesant sur elles. L’organisme baptisé "Instance de protection de la liberté de la presse et d’expression au Maroc", avec comme cri de guerre "Freedom now", s’est vu opposer le refus de dépôt de dossier de reconnaissance de l’association par la Wilaya de Rabat. Quand on saura l’identité des personnes qui ont pris part à la conception de ce projet, on ne sera pas du tout surpris par la fin de non-recevoir des pouvoirs publics.

Moulay Hicham attendait beaucoup du comité de soutien à Ali Anouzla, directeur du site Lakome, arrêté pour avoir publié une vidéo d’AQMI appelant à perpétrer des actes terroristes contre le Maroc. Ses attentes ont été déçues. Moulay Hicham attendait monts et merveilles de son journal d’un prince banni. Il se voyait dix fois plus influent que Gilles Perrault quand il a publié son livre "Notre ami le roi". Il s’était préparé à un marathon sur des mois dans les plateaux télés des chaines françaises. Mais son livre a fait pschitt. Et à part le soutien d’une poignée d’obligés, Moulay Hicham a juste réussi à provoquer l’ire d’anciens proches, comme Ali Lamrabet et Ali Amar, qui ont révélé certaines vérités dont le prince se serait bien passé.

La série de fiascos de Moulay Hicham n’a pas ébranlé sa détermination à se faire une place sur l’échiquier du pouvoir au Maroc. Il a lancé ses proches dans une énième manœuvre de déstabilisation des institutions de l’Etat : créer une association qui défend la liberté de la presse et d’expression au Maroc. La commission préparatoire de cet organisme se compose de Abdellatif Housni, directeur de la revue Wijhat Nadar (point de vue). Inutile de préciser que cette revue calque toutes ses positions sur le point de vue -le seul valable-, celui du prince. L’autre membre de la commission préparatoire s’appelle Houssein Majdoubi et dirige le site d’information Alifpost, rebaptisé par les journalistes "amirpost", tellement il fait office de porte-parole des moindres faits et gestes de Moulay Hicham. Le troisième membre est une universitaire Hind Arroub, un relai fidèle des idées du prince. Le trio Majdoubi-Housni-Arroub n’a eu aucun mal à convaincre Maati Monjib, un professeur et historien de la vie politique à l’université de Rabat, de présider l’association.

Les trois membres fondateurs de l’organisation ont ensuite regagné l’ombre pour laisser Monjib et de nouveaux entrants dans l’association révéler le projet au grand jour. Dans l’association, on trouve des militants de droits de l’homme comme Khadija Ryadi, mais aussi des proches de Moulay Hicham comme Ahmed Benseddik, dont le fils poursuit des études à l’université américaine de Sharjah aux Emirats Arabes Unis grâce à la générosité du prince. Ce même Benseddik, qui est très occupé en ce moment par la traduction en arabe du livre de son bienfaiteur, est une illustration sans appel de cette manie de Moulay Hicham, dénoncée par Ali Amar, à "distribuer des subsides pour que les gens lui mangent dans la main".

Moulay Hicham dépense du temps, de l’énergie et de l’argent dans des intrigues visant à se faire une place dans le cercle du pouvoir. Un échec n’est jamais une raison suffisante pour renoncer. Serial loser. Il y a du Sisyphe dans ses tentatives répétées à refaire la même action, à garder en tête le même objectif, tout en échouant à chaque fois. Moulay Hicham serait d’ailleurs mieux fondé de cesser à dépenser son argent dans des futilités et de l’investir dans des projets créateurs d’emploi et générateurs de revenus.

"Journal d’un prince banni" est une mine d’or pour se faire une idée du profil psychologique du prince et des véritables motivations qui sous-tendent ses actions. Dans un passage, il établit un parallèle entre lui et le roi Mohammed VI en ces termes : "le casting du film était réduit : "le roi des pauvres", "le prince rouge". Donc, toujours cette envie de se mettre au même niveau que le roi. Ce que le prince refuse d’accepter dans son déni de la réalité, c’est qu’il y a un seul premier rôle tenu légitimement au nom de la loi du sang, de l’héritage, de l’Histoire, du bon vouloir et du bon plaisir des Marocains qui regardent le film. Le prince n’a ni un premier rôle, ni un second, ni même pas celui d’un figurant ou d’un comparse. Il n’est pas dans le film. Il n’est même pas dans le décor. Il devrait se faire une raison, accepter cette réalité et nous laisser tranquille. Les Marocains sont fatigués par ses intrigues politiques. D'ailleurs, un prince a-t-il le droit de créer et de financer une ONG politique?

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 21/07/2014 à 02h39