Fatiha, ex-institutrice et tueuse d'enfant

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Revue de presseKIOSQUE 360. La ville de Berrechid a été secouée le 8 octobre dernier par le meurtre d’un enfant par une ex-institutrice. Plongée dans le monde de cette sociopathe, qui depuis des années a du mal à mener une vie normale.

Le 16/10/2014 à 05h30

Le journal Al Ahdath Al Maghribia revient dans son édition du 16 octobre 2014 sur les détails du meurtre de l’enfant Mohcine El Mrabti, tué par une dénommée Fatiha, en livrant moult détails sur sa vie privée et sur le meurtre. Dans un portrait, intitulé «Qui est Fatiha l’ancienne institutrice ?», le quotidien nous informe que Fatiha est née dans une famille pauvre et a grandi dans la région d’Aïn Addarbane, qui relève du cercle de Ben Hmed. Après avoir empoché son baccalauréat, elle réussit à passer avec succès l’examen du Centre pédagogique régional (CPR) en 1999. Après deux ans de formation, où elle a eu l’occasion de découvrir la psychologie, spécialement celle de l’enfant, elle devient enseignante. Son contact avec les enfants lui montre le degré d’innocence et leur besoin d’un accompagnement psychologique et mental. Un de ses compagnons du CPR raconte que Fatiha a passé deux années au centre, et que son comportement était normal. «Elle était assidue mais son humeur était changeante. Elle a choisi de revêtir le voile durant la période de formation et l’a enlevé une fois diplômée», écrit le journal. Après sa nomination dans les écoles d’Ouled Fraj dans la campagne, Fatiha n’a pu s’acclimater aux conditions difficiles de son travail. «Sa vie est devenue un enfer. Ses relations avec ses collègues se sont dégradées et cela s’est reflété négativement sur son comportement et sur son état psychique», souligne Al Ahdath. Ses relations avec les élèves n’étaient pas bonnes, de même qu’avec l’administration.

La mal vie de FatihaBref, Fatiha ne supportait plus l’ambiance à son travail et multipliait les absences. Du coup, les plaintes ont commencé à affluer à la Direction des ressources humaines relevant de la délégation de l’Education nationale à Settat. Elle fut obligée de rejoindre contre son gré le groupe des écoles de Ould Slimane, dans la tribu des Ouled Bouziri. Mais cela ne changea pas grand-chose au comportement de la prévenue. Elle était souvent distraite, d’humeur versatile, repliée sur elle-même, peu communicative ou réactive. Elle a recommencé à s’absenter. Motif retenu pour la muter ailleurs, avant de décider sa révocation. Une situation qui a conduit Fatiha dans un vide pesant, qui l’amena à déménager à Berrechid. Des trois écoles privées où elle enseigna après, elle fut à chaque fois virée. Elle fut obligée de se reconvertir dans les arts plastiques, où elle réalisa des gains substantiels. A la résidence Assafa, où habitait Fatiha, elle se créa des inimitiés avec plusieurs voisins, qui ont à plusieurs reprises déposé plainte contre elle.Al Ahdath est revenue sur le mode de vie de Fatiha qui vivait repliée sur elle-même, passant la majorité de son temps entre la lecture, l’art et la télévision. Souffrant de solitude, Fatiha recevait de temps en temps chez elle des inconnus, chose qui déplaisait aux riverains, qui portèrent plainte après l’avoir vainement avertie. Le quotidien a livré également dans son édition les détails du jour du meurtre du petit Mohcine. Le 8 octobre dernier, à 16h30, la PJ de Berrechid a été avisée du meurtre d’un enfant à Hay Assafa. Le petit Mohcine a été retrouvé mort au bas de l’immeuble, portant des traces de coups avec une arme blanche au niveau du cou et dans différentes parties de son corps frêle. L’enfant a reçu de nombreux coups de poignard dans le dos, à l’épaule et une blessure sur le tronc. Il s’agissait de Mohcine El Mrabti, né le 25 décembre 2008 à Aït Rahhou Ouyahia dans la province de Khénifra. Il était au cours élémentaire. Son corps a été transporté à la morgue pour autopsie. La coupable a été arrêtée chez elle après que la police ait recueilli plusieurs preuves contre elle.

Par Amine Haddadi
Le 16/10/2014 à 05h30