Education: voici pourquoi il faut tout remettre à plat (Document)

On n’arrête pas de diagnostiquer l’échec du système éducatif au Maroc et avec des pilules un peu plus dures à avaler à chaque fois. Voici pourquoi.

Le 12/06/2019 à 12h03

La Commission nationale d’évaluation, relevant du Conseil Supérieur de l’Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique, a rendu, ce mercredi 12 juin, les résultats d’une enquête qu’elle a menée sur les familles et l’éducation. Et ses résultats sont sans appel.

A titre d’exemple, cette enquête révèle que les enfants, adolescents et jeunes adultes, âgés entre 3 et 22 ans, accusent un retard dans leur scolarité à raison de 45% (soit le décalage entre l’âge et le niveau scolaire).

Mais il y a pire encore. Au moment où l’on parle de plus en plus de la scolarisation obligatoire, sachez que 8,2% des jeunes Marocains (âgés entre 18 et 22 ans) n’ont jamais foulé le sol d’un établissement scolaire. Et ce taux est de 4,5% chez les enfants âgés entre 6 et 11 ans.

La situation n’est pas plus reluisante chez ceux qui ont eu la chance d’être scolarisés. En effet, selon les conclusions de cette enquête,19,8% des Marocains (6 à 22 ans) ont quitté l’école sans obtenir aucun diplôme. Ce taux est de 23,9% en milieu rural contre 13,1% en milieu urbain.

Cette étude s’intéresse aussi au décrochage scolaire, qui touche de larges catégories de la population. Ainsi, pour ce qui est des causes de cet abandon, plus d'un tiers de l'échantillon concerné par cette étude a abandonné sa scolarité après un échec scolaire, et 11,70% d'entre eux à cause de la pauvreté de sa famille.

Chez les filles, 4% abandonnent leur scolarité pour se… marier.

On ne touche pas à la gratuité de l’école!Plus des trois quarts des familles sondées se disent contre le principe de payer des frais pour l’école publique et ce, par principe.

Mais cela n’empêche en rien le fait que le secteur privé a de beaux jours devant lui. 

Ainsi, 84,1% des élèves marocains fréquentent des établissements publics, contre 15,9% qui ont opté pour des établissements privés. 

Pour ce que cela coûte, un élève dans le public «revient» à une moyenne de 938 dirhams par an contre 2.679 à 3.454 dirhams dans le privé. Selon cette étude, la différence entre le coût du public et du privé se situe dans un rapport dont la fourcette est très large et peut varier de 1 à 12,7.

Cette étude a été menée auprès de 3.000 familles (2.000 en milieu urbain), soit encore un échantillonnage représentatif de la population, estimé à 12.800 personnes.

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Par Mohammed Boudarham
Le 12/06/2019 à 12h03