Drame d'Al Hoceima: que s'est-il réellement passé dans la nuit de vendredi?

Mais que s’est-il réellement passé durant cette nuit du vendredi à samedi dernier? Le décès d’un grossiste de poisson à Al Hoceima a suscité une vague d’émotions, mais les faits restent encore flous.

En attendant de connaître les résultats de l’enquête du ministère de l’Intérieur sous hautes instructions royales, Assabah, dans son édition du lundi 31 octobre consacre toute une page au déroulement de cette nuit tragique.

Se basant sur ses sources, le quotidien explique que l’affaire a démarré vers quatre heures et quart du matin. Une voiture, chargée de marchandises, s’apprêtait à quitter le port d’Al Hoceima, lorsque la police du port l’a interpellée pour un contrôle auquel le conducteur a refusé de se soumettre.

Le quotidien explique que lorsque ce dernier a pris la fuite, les services de police du port ont alerté leurs homologues chargés de la sécurité dans la ville qui, trente minutes plus tard, ont arrêté le véhicule. Celui-ci, explique Assabah, était chargé de cinq tonnes d’espadon, un poisson dont la pêche est interdite en Méditerranée durant les mois d’octobre et de novembre pour des raisons de repos biologique. Le véhicule et sa marchandise ont alors été saisis.

Face à cette situation, le grossiste aurait, selon Assabah, décidé de manifester avec ses amis devant le siège de la préfecture de police, après que le chauffeur qui conduisait le véhicule l’a informé de la saisie. C’est alors que surgit un camion de ramassage d'ordures où la marchandise saisie allait être jetée. Le quotidien ajoute qu’il est encore difficile de déterminer qui a donné l’ordre de ramener ce camion à benne.

La victime, constatant que son poisson était jeté dans le camion, a alors décidé, avec deux de ses compagnons, de se jeter dans la benne pour tenter de le récupérer. Ses amis ont finalement décidé d'abandonner et sont descendus du camion, la victime, elle, a préféré tenter sa chance jusqu’au bout pour récupérer sa cargaison de poissons. C’est là qu’il a «glissé» dans la machine de broyage des ordures et a perdu la vie.

Assabah ajoute que quelques heures à peine avant ce tragique évènement, le journal a constaté que plusieurs commerçants de poisson, parmi lesquels la victime, protestaient devant la préfecture de police.

Le quotidien souligne que les autorités enquêtent actuellement sur cette affaire pour s’assurer si les faits se sont réellement déroulés comme le journal les raconte. Il souligne, par ailleurs, que d’autres versions de cette affaire circulent actuellement et l’enquête devrait déterminer la vérité.