L’affaire du réseau de naturalisation frauduleuse de citoyens israéliens connait des rebondissements. L’un des 26 accusés, qui se trouvent tous en détention préventive, vient d’avouer, en effet, avoir remis une somme de 7.500 dollars à un autre accusé, qui se trouve, lui aussi, sous les verrous. J.T, citoyen israélien d’origine palestinienne, a ainsi admis avoir rencontré, lors d’un voyage, une personne qui lui a promis de lui procurer la nationalité marocaine avec un passeport et une carte d’identité.
D’après le quotidien Al Ahdath Al Maghrebia qui revient sur cette affaire dans son édition du week-end des 23 et 24 novembre, le citoyen israélien a en effet remis la somme en question à Ali M., également détenu dans cette affaire, qui lui a effectivement procuré ces documents sans que l’intéressé de ne soit ni de père, ni de mère marocaine. Ce dernier avoue d’ailleurs ne pas connaître l’adresse qui figure sur la nouvelle carte d’identité.
A une question du représentant du ministère public lui demandant de lui expliquer comment il avait pu obtenir les documents d’identité d’un pays avec lequel il n’a aucun lien, J.T. a répondu que son «contact» lui avait montré les photocopies de passeports marocains que des juifs avaient pu obtenir.
Après avoir reconnu les faits qui lui sont reprochés, à savoir la falsification de documents officiels et de la corruption, il a reconnu n’avoir jamais mis les pieds dans un tribunal, un bureau d’état civil ou une quelconque administration pour déposer un dossier de demande de naturalisation. La seule administration dans laquelle il s’est rendu, c’est un commissariat de police pour retirer sa carte nationale et son passeport.
Quand le juge a voulu savoir à quoi correspondent les 7.500 dollars qu’il a déboursés, l’accusé a répondu qu’en réalité, il s’agissait des «honoraires» versés à Ali M. Le juge a voulu ensuite savoir en quelle qualité ce dernier avait demandé des honoraires, exigibles uniquement par un avocat, un notaire ou un membre d’une profession organisée.
Par ailleurs, relève le quotidien, le tribunal avait appelé à la barre un autre accusé, M.P., poursuivi, entre autres chefs d’inculpation, pour formation d’une bande criminelle, corruption et falsification de documents officiels. Mais il n’a finalement pas été entendu car il affirmait ne pas comprendre l’arabe. Le tribunal a décidé de reporter l’audience le temps de mandater un interprète.
Rappelons que la BNPJ avait démantelé, en mars dernier, ce réseau de falsification de documents officiels. Le réseau est spécialisé dans l'obtention de la citoyenneté marocaine, puis des cartes d'identité et des passeports à des Israéliens n'ayant pas d'origine marocaine en contrepartie de sommes d'argent allant de 5.000 à 7.000 dollars.