Une première ! Dans son édition du jeudi 10 octobre, Al Khabar rapporte que "mardi dernier a eu lieu l'investiture de la première femme caïd voilée au niveau de la préfecture d'Anfa à Casablanca". Une nouvelle qui intervient, précise le journal, à l'occasion de la nomination de plusieurs hommes d'autorité. Le quotidien avance que la liste des nouveaux responsables, dont il détient une copie, contient des noms de femmes. Parmi elles, "la responsable de l'annexe administrative (caïd) du 4e arrondissement de Moussa Ibnou Noussair, la présidente de l'annexe administrative du port de pêche de Casablanca et région, ainsi que la présidente de l'annexe administrative de la commune d'Anoual", apprend-t-on à la lecture de Al Akhbar. C'est dire si la femme reprend du galon dans les rangs des fonctions publiques et administratives.
Un caïd quitte "ses citoyens" en larmes
Si des femmes sont heureuses de s'imposer à ces postes, certains hommes, eux, semblent bien tristes de quitter le leur. On lira également en Une de Al Akhbar, qu'un caïd de Taroudant quitte "ses citoyens" en larmes. Chaleureusement applaudi par les habitants de sa préfecture, le fonctionnaire été ému de quitter ces hommes et ces femmes qu'il côtoie depuis plusieurs années, explique le journal.
Difficile d'imaginer un caïd rempli d'émotions à l'idée de changer de poste, mais cet article a le mérite d'humaniser ces hommes -et maintenant ces femmes- qui représentent l'administration publique et l'Etat auprès des citoyens. Des fonctionnaires, pas toujours bien accueillis par les citoyens qui gardent pour beaucoup une image bien "administrative" du fonctionnariat. Ici, la nomination d'une femme et le départ ému d'un homme d'Etat ont tendance à valoriser la fonction de caïd. Aujourd'hui le gouvernement a beaucoup de pain sur la planche pour donner aux femmes toutes les chances d'occuper des postes de responsabilité au sein des différentes structures étatiques. Selon les chiffres officiels, au cours de 2013, à peine 13,7% de femmes ont été nommées dans des postes de hautes fonctions contre 5% en 2012. C'est dire tout le travail qui attend l'Exécutif.