Tout Casablanca en parle et en souffre. Les odeurs étouffantes causées, vraisemblablement, par l’incinération des ordures dans la décharge de Médiouna indisposent les habitants de plusieurs quartiers de la capitale, rapporte le quotidien Assabah dans sa livraison du jeudi 11 octobre.Depuis plusieurs semaines, les habitants des environs font ainsi état d’incinérations régulières, dont l’odeur et les substances toxiques polluent l’air de nombreux quartiers de Casablanca. La question fait débat, depuis quelque temps, sur les réseaux sociaux.
Une chose est sûre: les Casablancais n’entendent pas en rester là. Des actions concrètes de contestation sont déjà en cours de finalisation. Plusieurs groupes de réflexion ont, en effet, été constitués pour étudier les actions à entreprendre, dans les jours à venir, contre ce fléau, affirme le quotidien. Hormis les sit-in et manifestations habituelles qui sont d’ailleurs prévus, sans que les dates n'aient cependant été arrêtées, les «victimes» de ces émanations pestilentielles et nocives projettent même une action en justice contre la commune.
Les habitants des quartiers les plus exposés, à savoir ceux qui sont les plus proches de la décharge, sont conscients du danger qu’elle représente. Ces émanations peuvent, en effet, causer des problèmes respiratoires, voire des maladies chroniques, indique le journal. D’autant que la nappe phréatique serait également infectée.
Ce problème ne date pas d’hier, souligne le journal, rappelant que la décharge a été ouverte, à titre provisoire, en 1986. Elle devait être fermée en 2010. Sa fermeture et l’arrêt de l’enfouissement des ordures ménagères avaient même été annoncés pour cette date, mais rien n’a été fait. Pire encore, la décharge est aujourd’hui dans l’incapacité de recevoir davantage d’ordures, mais n’en continue pas moins d’en recevoir. Même les nombreuses pétitions signées par les riverains et soumises aux autorités locales et les correspondances adressées au wali et au président du Conseil de la ville n’ont rien changé à la situation.
Les trois agglomérations limitrophes souffrent de cette situation depuis des années. Les puits sont tous infectés et pollués par le lixiviat et leurs eaux ne sont plus potables depuis longtemps. Les habitants de ces zones non desservies par le réseau d’eau potable n’ont donc aucune autre solution que d’acheter de l’eau pour leur propre consommation afin d'éviter des ennuis de santé, conclut le journal. Et, en attendant de trouver une issue à ce problème vieux de 32 ans, la décharge de Médiouna continue de recevoir quelque 3.200 tonnes de déchets par jour.