Comment un guide a découvert le cadavre de Connor Jarvis dans un «coin maudit» du Toubkal

Mohamed Ouali, le guide de montagne qui a découvert le cadavre de Connor Jarvis.

Mohamed Ouali, le guide de montagne qui a découvert le cadavre de Connor Jarvis. . DR

C’est dans un couloir dangereux du Toubkal où il avait déjà fait trois découvertes macabres que le guide Mohamed Ouali a découvert le cadavre du Britannique Connor Jarvis. Ce guide raconte à le360 les circonstances dans lesquelles il l’a retrouvé. Exclusif.

Le 05/06/2016 à 16h50

Samedi 4 juin, Mohamed Ouali, guide de montagne à Toubkal, découvre le cadavre du jeune touriste britannique. «C’était vers 17h30 au moment où j’allais rentrer car j’avais commencé les recherches dès 5 heures du matin», explique le guide dans des déclarations à Le360.

Fin connaisseur du Toubkal, avec une expérience de six ans comme guide, Mohamed Ouali affirme que Connor Jarvis s’est hasardé dans un couloir très difficile.

«Aux premiers constats, je peux conclure qu’il est tombé d’une hauteur de 250 à 300 mètres alors qu’il se trouvait à 15 minutes du sommet. C’est un couloir dangereux du Toubkal et les conditions climatiques étaient des plus rudes ces derniers jours», explique notre guide.

«Quand je l’ai retrouvé, son corps était quelque peu abîmé et à en juger par le teint bleuâtre de son cadavre, son décès devait remonter à plusieurs jours», poursuit Mohamed Ali. Probablement au lendemain où il a quitté le refuge du Club alpin français (CAF) où il a passé la nuit du 23 au 24 mai comme l’a confié Brahim, gérant du CAF, à Le360.

Le guide de montagne ne touche à rien comme l’exigent les consignes dans ce genre de cas. Il prend des photos et marche pendant une quinzaine de minutes pour avoir une couverture par réseau téléphonique et appeler les autorités.

«Au cours de ma carrière, j’ai retrouvé trois cadavres sur le même lieu. On dirait que c’est un coin maudit pour les amoureux du trek», conclut Mohamed Ouali.

La dépouille de Connor Jarvis a été transférée vers un hôpital de Marrakech en attendant la fin des démarches administratives pour que la famille du défunt puisse la rapatrier.

Par Mohammed Boudarham
Le 05/06/2016 à 16h50