Chevaux mourants du haras Al Doum: Plus que 5 survivants

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L’affaire du haras Al Doum continue de faire couler beaucoup d’encre. Depuis le 6 octobre, colère et expressions de solidarité s’expriment sur la toile. Retour sur cette histoire qui défraie la chronique.

Le 16/10/2016 à 14h28

Ils étaient une vingtaine de chevaux. Ils ne sont plus que 5. Les équidés du célèbre haras Al Doum récupérés par Omar Hamdi ont quitté le charnier à ciel ouvert pour être rapatriés chez lui dans sa ferme à Bir Jdid.

Après le tollé qu’ont provoqué les images choquantes de ces chevaux cadavériques, dans un état lamentable, Omar Hamdi a vidé le haras Al Doum lorsque l’affaire commençait à trop s’ébruiter. Les chevaux ont été rapatriés dans sa ferme privée. Mais la colère et l’incompréhension sont toujours de mise. Ceux qui ont connu ce haras durant ses années de gloire racontent que Marie Joelle Monnin, puis sa sœur Anne Marie, prenaient bien soin des chevaux dont la plupart étaient des champions d’endurance. Lorsque Anne-Marie décède, sa famille hérite du haras mais préfère le céder à 40.000 DH à Omar Hamdi.

Cela fait plus d’un an que ce notaire de profession laisse mourir les chevaux. Alors qu’ils étaient plus de 45, leur nombre se réduisait comme peau de chagrin. Les voisins n’en croyaient pas leurs yeux. Des ossements dissimulés dans du fumier, des chevaux ou du moins ce qu’il en reste mouraient de faim au fil des jours et étaient réduits à manger le bois de leur box.

Les images affreuses de ces chevaux maltraités et agonisants, tous de race pure et rare, ont largement circulé sur la toile. Mais ce n’est que sept jours après, lorsque cette affaire éclate au grand jour, que la SOREC réagit via un communiqué.

Une pétition avait déjà commencé à circuler et avait réussi à collecter près de 2500 signatures. Les rédacteurs de cette pétition ont demandé d’ailleurs dans le texte que Omar Skalli, le patron de la Société d’encouragement du cheval, retire immédiatement et définitivement ces chevaux et qu’ils soient soignés correctement.

Contacté par Le360, Omar Skalli a signalé qu’une équipe de la SOREC et de l’ONSSA s’était rendue sur place au Harras Al Doum et qu’elle avait notifié l’absence de risques sanitaires. «La situation a rapidement été prise en main. En effet, une commission constituée d’experts de la SOREC et de l’ONSSA a été dépêchée sur les lieux le 7 octobre 2016. Son enquête a d’ores et déjà conclu à l’absence totale de risque sanitaire», précise le communiqué.

Néanmoins Omar Skalli précise qu’en l'absence de cadre juridique, il est impossible pour des particuliers d’entrer chez un particulier et de confisquer ses chevaux, même s’il les maltraite.

La situation aurait été prise en main et le protocole de réalimentation progressive serait bien appliqué selon une source de l’Union marocaine de la protection des animaux (UMPA). Cette même source a déclaré a Le360 qu’ils ont proposé au propriétaire de récupérer un des chevaux très faible et dont le cas nécessite une perfusion et de le transférer dans une ferme à Bouskoura. «On attend toujours sa réponse….», confie Elisa Baron, de l’UMPA, dans des propos à Le360.

Faute de pouvoir les confisquer, la SOREC dit «continuer de travailler, de concert avec les acteurs de la protection animale et de la profession équine, pour rétablir la situation et pour trouver, pour ces chevaux, un lieu d’accueil stable, respectueux de leur bien-être sanitaire et alimentaire». 

Si le sort des chevaux est a priori réglé à court terme, les signataires de la pétition attendent une suite judiciaire qui pourra être donnée à cette affaire sordide pour que d’autres histoires du genre ne se répètent pas. A la question de savoir ce qui l'a poussée à agir de la sorte avec ces chevaux, Omar Hamdi ne donnera pas de réponse puisque son téléphone restera éteint. 

Par Qods Chabaa
Le 16/10/2016 à 14h28