Certificat de virginité, c’est fini?

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Revue de presseKiosque360. Plusieurs médecins des secteur privé et public ne délivrent plus le certificat de virginité demandé aux jeunes filles avant le mariage. Un bout de papier qu’ils estiment insultant pour ces dernières.

Le 08/01/2019 à 19h42

La polémique du certificat de virginité refait surface. Dans son édition de ce mercredi 9 janvier, le quotidien arabophone Assabah nous apprend que plusieurs médecins, qu’il soient du secteur privé ou public, ont décidé de ne plus délivrer le “précieux sésame”. 

Interrogés par le journal, plusieurs professionnels ont expliqué que, selon des études de l’Organisation mondiale de la santé, du Conseil des droits de l’Homme et de l’ONU Femmes, le Maroc fait partie des rares pays qui délivrent encore ce certificat, alors même que ce test ne constitue aucune assurance de la virginité de la personne, notamment avec la vulgarisation de l’hyménoplastie, opération de reconstruction de l'hymen. Une démarche que les médecins estiment insultante et dangereuse pour les femmes. Selon eux, il y a un réel risque d’hémorragie et d’inflammation au niveau de l’organe sexuel.

Le média casablancais a également interviewé Bouchra Abdou, directrice du centre Tahadi pour la citoyenneté. Cette dernière a applaudi l’initiative de ces médecins et affirmé que cela sauverait les vies de nombreuses femmes.Elle ajoute que son association accueille plusieurs jeunes femmes qui se voient obligées de se soumettre à cet exercice dégradant et d’obéir ainsi à la règle qui veut que les draps nuptiaux soient souillés de sang le premier soir, attestant de la rupture de leur hymen, et donc de leur virginité jusque-là préservée. 

Bouchra Abdou précise que, parfois, ces filles sont accompagnées de leurs futures belles-mères et des membres de la famille de son futur époux pour recevoir le certificat. Un document qui ne fait d’ailleurs pas partie des documents légalement nécessaires, selon la loi marocaine, pour établir un acte de mariage. 

Cette position des médecins ne concerne cependant pas, précise le journal, les cas d’expertises demandées par la justice et tout ce qui relève de la médecine légale.

Par Khalil Ibrahimi
Le 08/01/2019 à 19h42