Certaines cliniques privées accusées de «bricoler» les malades

Mustafa Khayat / Flickr / CC

Revue de presseKiosque360. De nombreuses cliniques privées semblent dépasser les limites du tolérable. Entre autres dépassements, elles auraient engagé un personnel médical non spécialisé. Une commission d’inspection et d’enquête du ministère de la Santé est sur le point d’y débarquer pour y voir plus clair.

Le 03/05/2018 à 23h45

La Commission centrale de la santé, relevant du département dirigé par Anas Doukkali, s’apprête à lancer une vaste mission d’inspection, sous le sceau de l’urgence, dans plusieurs cliniques du pays, sises particulièrement à Casablanca, Fès et Marrakech. En cause, de graves dépassements dont le ministère de la Santé aurait eu vent ces derniers temps.

Selon le quotidien Assabah de ce vendredi 4 mai, ces cliniques bien identifiées seraient coupables de laxisme en matière de soins des patients, de manque d’équipement minimal, de personnel qualifié, mais aussi de pratiques de (sur)facturations au noir, de corruption… Un cas concret a particulièrement attiré l’attention du ministère de la Santé : celui d’une clinique casablancaise où s’est déroulée une opération chirurgicale pour extraire un calcul rénal. Or ni le matériel du bloc opératoire n’était adéquat, ni le chirurgien suffisamment compétent pour mener à bien cette opération, pas plus que l’anesthésiste de service. D’ailleurs le malade, objet de ce bricolage en règle, a été victime de complications qui ont nécessité une intervention d’urgence et plus lourde dans un autre centre de santé.

Le journal ajoute que certaines cliniques constituent également un danger pour la santé publique du fait qu’elles ne disposent pas, comme l’exige pourtant la loi, de centres de traitement des déchets médicaux. Même si plusieurs cliniques ont réussi leur mise à niveau ces deux dernières années, suite à une sévère mise en garde de la part du ministère de tutelle, beaucoup d’autres restent encore en marge de la légalité.

Pire, ajoute Assabah, certaines d’entre elles ont fait de la surfacturation et des factures au noir leur sport favori. Une pratique qui a particulièrement obéré les caisses des sociétés d’assurance ou de la sécurité sociale. D’ailleurs, conclut Assabah, le ministère de la Santé compte aussi, lors de cette mission extraordinaire d’inspection, se faire aider d’experts comptables et autres auditeurs afin de voir plus clair dans la comptabilité, en très bonne santé celle-là, des cliniques privées.

Par Mohammed Ould Boah
Le 03/05/2018 à 23h45