La chambre criminelle de la Cour d’Appel de Casablanca a procédé dans la nuit de mercredi à jeudi, au visionnage de trois nouvelles vidéos, dans le cadre du procès de Taoufik Bouachrine, directeur de publication d’Akhbar Al Yaoum, accusé d’agressions sexuelles, viols, tentatives de viols et traite d'êtres humains. Arrêté le 23 février dernier, son procès a été ouvert le 8 mars suivant. Après 17 séances publiques, les audiences sont devenues «secrètes» depuis le 3 mai courant, avec l’entrée dans la phase des délibérations.
C’est ainsi qu’après une première audience de visionnage de vidéos dans la nuit de lundi à mardi derniers, la Cour a enchaîné avec une autre audience du même genre dans la soirée de ce mercredi jusqu’à l’aube du jeudi. Selon des informations rapportées par Al Ahdath Al Maghribia du vendredi 25 mai, qui décrit avec moult détails le contenu salace de ces vidéos, la défense des plaignantes a jugé que les «preuves, telles que rapportées par leurs clientes, ont été confirmées par les images de façon irréfutable». Pour un avocat de Taoufik Bouachrine, les images seraient plutôt celles «d’un acte clairement consenti entre un homme et une femme» et la vidéo en question serait , selon lui, "préfabriquée".
Le journal relate également le couac de la «confusion» entre deux vidéos dont s’est rendu coupable le tribunal, avant de s’excuser et annoncer dans la foulée que la vidéo présentée par erreur était en fait programmée pour plus tard. En effet la vidéo, qui a été filmée lors d’une après-midi (18h52) du mois de septembre 2016, concernait une autre jeune femme non plaignante et qui nie toute relation avec l’accusé. En plus de ce couac, un clash verbal a eu lieu entre Taoufik Bouachrine qui a interpellé l’un des magistrats en lui demandant «Pourquoi tu me regardes ?». Et le juge de lui répondre: «Respecte-toi», avant que son collègue enchaîne : «N’oublie pas que tu es un prévenu». L’incident sera clôt après les excuses de l’accusé.
Cependant, à lire les détails extrêmement dégoûtants livrés en pâture à l’opinion publique quant au contenu des vidéos (un doigt dans lec…, une éjac dans la bouche…), l’on se demande pourquoi les avocats des plaignantes, responsables des fuites, n’ont pas respecté le secret des délibérations? C’est ce qui a fait réagir l’un des avocats de Bouachrine pour demander que le secret de ces audiences soit levé.