Le nouveau représentant spécial du SG de l'ONU, Colin Stewart, s'est rendu vendredi 29 décembre au matin dans le quartier général de la Minurso, à Laâyoune, a indiqué une source locale à le360. L'ancien diplomate canadien prend ainsi officiellement ses fonctions à la tête de la mission onusienne, en remplacement d'une autre Canadienne, Kim Bolduc, dont le mandat s'est achevé le 22 novembre dernier.
Les compétences de Colin Stewart, 56 ans, sont mises à rude épreuve par le "show" militaire auquel vient de se livrer le Polisario, sous l'instigation d'Alger, dans la localité d'Agouinit, en violation de l'accord de cessez-le-feu conclu le 6 novembre 1991.
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L'orchestration de ce "show" soulève bien des questions dont celle de son timing, qui coïncide curieusement avec l'installation dans ses nouvelles fonctions du nouveau Représentant spécial du SG de l'ONU, Antonio Guterres. La manoeuvre séparatiste, effectuée à tirs réels, viserait-elle à faire pression sur l'organisation onusienne, accusée de tous les maux par le Polisario après son retrait en avril dernier de la région de Guerguerat?
Une chose est sûre: le Polisario est actuellement confronté à l'une des pires crises de son histoire, en interne comme à l'international. Isolé sur la scène africaine, après le retour en force du Maroc au sein de l'Union africaine (UA), le 30 janvier 2017, le front séparatiste doit encore faire avec la vague de mécontentement populaire qui enfle dans les camps de Lahmada-Tindouf, où vient de voir le jour un nouveau mouvement d'opposition baptisé "Initiative pour le changement". De plus en plus de voix s'élèvent en plus pour décrier la corruption de la direction du Polisario, pointée en 2015 pour détournement d'aides humanitaires, avec la complicité d'officiers algériens, par l'Office européen de lutte contre la Fraude (OLAF).
Seulement voilà, ces facteurs crisogènes devraient-ils amener le Polisario à entreprendre une nouvelle mésaventure dans une zone démilitarisée en vertu de l'accord de cessez-le-feu signé sous les auspices de l'ONU?
C'est la question à laquelle devrait répondre le nouveau Chef de la Minurso.