Le dénommé Julien Sanchez, maire Front national de Beaucaire, a raté une belle occasion de se taire. A l'occasion de la rentrée scolaire, il s'est fendu, sur Youtube, d'un message dégoulinant de haine envers les Arabes, et le Maroc en particulier. "Pour enseigner l'arabe, l'Education nationale fait confiance à des gens envoyés ou choisis par les pays concernés, en l'occurence le Maroc. Mais qui sont ces enseignants qui pénètrent dans nos écoles? Alors que le Maroc a été ces derniers mois un grand pourvoyeur de terroristes islamistes", a-t-il aboyé, sans peut-être réaliser la gravité de ses propos, ni l'ampleur de son approximation, encore moins le ridicule dont il s'est couvert.
Un procès sans appel a donc été dressé par ce maire lepéniste contre le Maroc, accusé à tort et à travers d'être "pourvoyeur de terroristes". L'auteur de ce dérapage, lui-même issu de parents immigrés, -il est d'origine à la fois espagnole et pieds-noirs-, semble oublier que ce même Maroc a contribué, via l'apport salutaire de ses services nationaux, à sauver des milliers de vies innocentes en France, en aidant leurs homologues français à mettre en échec des attentats qui, qu'à Dieu ne plaise!, auraient causé de véritables bains de sang pour ses compatriotes.
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Simpliste, réductrice, irresponsable, la déclaration exécrable de Julien Sanchez est une incitation à la haine envers une partie de la communauté immigrée en France, en l'occurence les Marocains, accusés à l'envi de terrorisme, alors que l'apport de plusieurs d'entre eux au développement de la France, à l'épanouissement de ses enfants, n'est pas à démontrer.
Relevée à la bouche de ce fils d'immigrés, -né d'un père plombier de profession-, cette bavure ne doit pas passer impunément, les injures à caractère raciste et xénophobe étant répressibles par la loi française.
Le maire haineux ne se limite pas à ce stade de la haine gratuite, injustifiée et infondée, il pousse l'outrecuidance et le cynisme jusqu'à mettre en question la loi française, qui exige des communes, dont la sienne, de subventionner l'enseignement de l'arabe dans les écoles françaises. Dans ce message, il s'engage en effet à ne verser qu'un euro symbolique, en interdisant aux ensignants de l'arabe l'accès aux photocopieurs et à tout autre moyen public que nécessite leur prestation de service aux enfants d'immigrés arabes. Une décision qui, outre son illégalité, remet en doute la valeur d'Egalité de la France plurielle, entre autres valeurs républicaines appelées des voeux et des hautes luttes des citoyens français.