A une question de le360 sur son retour en politique, posée lors de sa conférence de presse ce samedi 2 février à Rabat, Abdelillah Benkirane a tenu à préciser: "J'ai atteint l'âge de 60 à 70 ans, je ne veux (pour le moment) être ni secrétaire général du parti ni chef du gouvernement, mais ce qui est sûr, c'est que j'ai décidé de ne plus rester silencieux face aux mensonges et aux attaques contre ma personne et contre le parti".
L'homme fort du PJD signe ainsi de facto son retour sur la scène publique après avoir été écarté du gouvernement et de la direction de son parti. Il a cité nommément ces adversaires qui lui ont reproché de percevoir la pension de retraite exceptionnelle, en visant en particulier un militant associatif et certains journalistes.
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A ce propos, l'ancien chef du gouvernement a remercié le roi Mohammed VI pour ce geste. "On ne peut pas refuser la bienveillance et le geste royal", a-t-il souligné, refusant toutefois de révéler le montant de cette retraite. "Ce n'est ni 130.000 dirhams ni 90.000 dirhams. Je ne peux pas vous dire ce que le roi a décidé de m'accorder", selon Benkirane.
Mais l'entourage de celui-ci a fait part d'une retraite exceptionnelle de 70.000 dirhams par mois.
Comment a-t-il appris la décision du souverain de lui octroyer cette pension? Benkirane a répondu que c'est l'un des conseillers du roi qui est venu le voir à son domicile pour lui annoncer la nouvelle. "Si Fouad, a-t-il révélé, m'a d'abord demandé de venir le voir à son domicile, chose que j'ai faite en apprenant que le roi était préoccupé par ma situation matérielle". Et c'est à partir de ce moment que "j'ai su que j'allais bénéficier de ce généreux geste du roi".
"Mes adversaires m'attaquent, pointe l'ancien SG du PJD, sur deux choses à savoir la pension de retraite et une supposée fortune que je possède. Je leur réponds qu'ils sont des menteurs et je les défie de publier les détails de cette fortune".
Lors de sa conférence de presse, Benkirane a estimé qu'il méritait cette pension. "Un signe de reconnaissance", a-t-il plaidé, "pour les actions et les réformes que j'ai entreprises à la tête du gouvernement".
Il a en outre saisi cette occasion pour livrer sa biographie entre 1972 et 2011 en passant par sa librairie et le commerce de l'eau de javel ainsi que son passage à la tête du gouvernement dont le bilan serait d'après lui "positif". "Je n'ai pas d'école en mon nom ou celui de ma femme. J'ai géré, c'est vrai des écoles à Rabat et Salé sans en être propriétaire", a-t-il martelé avant d'embrayer sur la monarchie qu'il a défendue. "Je suis opposé à la monarchie parlementaire, je le dis et le redis, je refuse qu'on fasse revenir le Maroc en arrière".
Benkirane a assorti sa sortie médiatique d'anecdotes relatives notamment à ses déplacements à l'étranger pour lesquels il a affirmé n'avoir reçu "aucune note de frais".
Pour conclure, il a tiré à boulets rouge sur le PAM et sur un dirigeant du RNI "qui nous a accusé de destructeur du Maroc". "Il viendra un jour où je déballerai tout".
Il a accusé certains dirigeants du PAM d'être derrière les évènements d'Al Hoceima. "Je dis aux détracteurs, que si vous voulez vaincre le PJD, il faut que vous retroussiez les manches et que vous travailliez", a-t-il défié. Il a effectivement retroussé les manches sous les rires de la douzaine de journalistes qui ont couvert sa conférence de presse.