Un plan ourdi dans la discrétion à l’autre bout de la frontière du royaume et dont les axes, financiers surtout, permettent de cerner le mode opératoire utilisé par le Polisario pour téléguider des actions subversives au Sahara marocain et d’autres villes au nord du royaume. Un document confidentiel obtenu par le360 lève le voile sur les financements de ce «plan de sape» confiés à un certain Omar Boulssen, connu et adulé des officines droit-de-l’hommistes s’activant dans les provinces du sud, pour la simple raison qu’il s’emploie depuis Las Palmas, où il est installé, à organiser toutes les opérations de transfert d’argent vers les provinces sahariennes.
La stratégie confiée à Omar Boulssen a pour objectif de recruter le maximum de jeunes, en vue de servir la prétendue cause séparatiste par la perpétration d’actes de subversions en direction des symboles et des institutions de l’Etat.
L’intéressé gère et encadre plusieurs activités des structures pro-séparatistes, à leur tête le très médiatique CODESA (Collectif des défenseurs sahraouis des droits de l’Homme, fondé et dirigé par la prétendue «héroïne de l’Intifada sahraouie», Aminatou Haïdar, de son vrai nom Aminatou Haïdarun), et l’ASVDH (Association sahraouie des victimes des violations graves des droits de l’Homme, celle-là autorisée, et dont la présidence est co-assurée par Brahim Dehhan et Jimmy El Ghalia), en assurant, au fur et à mesure, leur financement.
En quoi consiste le plan de sape ourdi par le Polisario?L’objectif assigné à ce plan est de mener diverses actions de déstabilisation, de provocation et d'organiser des manifestations, voire des émeutes, dans les provinces du sud et même dans d’autres villes du royaume. Le mode opératoire repose sur des subventions et salaires mensuels remis à des acteurs supposés mener des actions de fronde. Ces acteurs sont divers: des associations, des médias, des personnes physiques, des étudiants, des détenus…Le champ des concernés est très large et couvre jusqu’à des associations de personnes à mobilité réduite.
820.000 dirhams débloqués chaque moisLe volet financier révélé dans le document couvre les dépenses du mois de septembre 2017. Il donne une idée précise sur l’importance que revêt pour le Polisario, et son sponsor algérien, l’instigation d’actes de rébellion à l’intérieur du Maroc. Pour atteindre cet objectif, le Polisario a développé en les finançant des structures d’encadrement, d’endoctrinement et de mobilisation à l’intérieur des principales villes du Sahara. Les associations qui reçoivent les financements du Polisario s’activent chacune dans un secteur spécifique. Elles sont supposées couvrir plusieurs branches et âges de la population: soutien aux détenus, aux femmes, aux handicapés, aux enfants, aux médias, aux équipements, à la mobilité des personnes (notamment par la prise en charge de leurs frais de voyage à l’étranger), dénonciation de «l’exploitation des richesses naturelles…»
Pour avoir une idée du gigantisme du projet de déstabilisation des provinces du sud, il suffit de dire que 17 associations, actives dans cette région, reçoivent de l’argent chaque mois du Polisario, en plus de 7 médias, 44 détenus, 16 détenus parmi les étudiants et nombre de figures connues du séparatisme. A ce sujet, Aminatou Haidar, Ali Salem Tamek, Brahim Dehhan et Sidi Mohamed Dadech reçoivent chacun 1.850 euros par mois. Le total des dépenses du mois de septembre: 648.000 dirhams + 15.015 euros. Nous ne sommes pas loin de 820.000 dirhams par mois. Une somme dispatchée autant pour rémunérer les instigateurs du mouvement séparatiste que les personnes qui se sont retrouvées derrière les barreaux, comme les bouchers de Gdeïm Izik. Dans cette vidéo, sont révélées les sommes, les associations, les personnes et les activités auxquelles sont affectées les financements du Polisario.
En plus de Aminatou Haidar, Ali Salem Tamek, Brahim Dehhan et Sidi Mohamed Dadech, Hassanah Aalia reçoit également une dotation mensuelle de 500 euros. Ces activistes sont des habitués de l’université de Boumerdes, en Algérie, où ils reçoivent, outre des cours sur les techniques de propagande (manipulation de l’information et photomontage de scènes présumées de répression), des entraînements aux maniements des armes!
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Certains détails de la répartition des dépenses montrent que plusieurs actions, vendues par les séparatistes comme étant spontanées et émanant d’initiatives personnelles, sont en fait téléguidées depuis les officines algéro-polisariennes. A ce sujet, on trouve dans les dépenses de septembre 2017... le loyer d’une maison à Salé. Il se trouve que c’est dans cette ville que s’est déroulé le procès des détenus de Gdeïm Izik. Les sitinneurs qui soutenaient les détenus et s’époumonaient à chanter des slogans séparatistes étaient en fait en mission rémunérée. Même leurs équipements, dont des caméras, des disques durs et des clefs USB sont listés dans les dépenses de septembre.
Du détail des financements, il ressort également que le Polisario ne privilégie pas seulement les associations séparatistes, dont le CODESA d’Aminatou Haïdar et l’ASVDH de Brahim Dehhan. Le Polisario instrumentalise également des dizaines d’antennes dans les cités universitaires, notamment à Marrakech et à Agadir, sans compter des centaines de sitinneurs, dont des enfants, voire des handicapés, que l’on a l’habitude de voir notamment au quartier Maâtallah, à Laâyoune, chaque fois qu’une délégation étrangère visite les provinces du sud.
D’où vient l’«argent de la subversion»?Les actes de sédition à l’intérieur des provinces du sud sont un axe majeur de la stratégie établie par le Polisario et son conseiller algérien. C’est ce qui explique la densité du réseau qui bénéficie de financements et l’intérêt porté à la récompense des détenus. Pour donner l’exemple et inciter d’autres personnes à braver le droit et les institutions de l’Etat, le Polisario n’abandonne pas les personnes qui se retrouvent derrière les barreaux. A cet égard, les détenus constituent le plus grand effectif des personnes qui bénéficient de dotations mensuelles du Polisario. S’il fallait trouver un lien entre le Polisario et la triste tuerie de Gdeïm Izik (11 éléments des forces de l’ordre sauvagement tués et mutilés), c’est bien dans le soutien financier que les séparatistes apportent chaque mois aux détenus liés à cette affaire.
Le budget débloqué en septembre 2017 provient notamment de dons faits par des ONG de défense des droits de l’Homme et, surtout, du trafic d’armes, de drogues et de voitures volées auquel s’adonne le Polisario dans la région sahélo-saharienne. Sans oublier les fonds collectés dans les supermarchés espagnols sous couvert d’ «aide au peuple sahraoui», ou plus encore auprès des ONG, voire les gouvernements autonomes, du voisin du nord. «Le gouvernement catalan a débloqué une somme de 100.000 euros (1,1 million de dirhams) pour le financement, via l’ONG catalane nommée NOVACT (International institute for non violent action), basée à Barcelone et présidée par la ressortissante espagnole Simonetta Costanzo Pittaluga, d’une conférence grandiose prévue du 25 au 27 février 2018 dans le camp appelé Smara, à Tindouf», révélait récemment le360.
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Les financements du Polisario et le vaste réseau qui en bénéficie à l’intérieur du royaume constituent la pointe névralgique de la sacro-sainte «Intifada sahraouie» promise par le Polisario. Une «Intifada» qui est sonnante et trébuchante et qui en dit long sur la «vocation pacifiste» d'un front corrompu et carburant uniquement à l'argent. Jusque-là, le plan n’a pas porté ses fruits, au grand dam d’ailleurs des médias séparatistes qui déplorent le calme dans les provinces du sud et ne ratent pas une occasion pour amplifier la moindre étincelle dans l’espoir d’embraser les territoires du sud. L’on sait désormais que les personnes qui se proclament de principes sont rondement rémunérées pour donner de la voix. La vigilance doit être de mise pour anticiper les actions subversives. Il doit y avoir un autre, voire d’autres recruteurs du Polisario, que Omar Boulssen.