USFP: la fronde contre Driss Lachgar fait tache d'huile

Le360

Revue de presseKiosque360. De nouveaux dirigeants et d'anciens ministres se sont joints aux détracteurs du premier secrétaire. Les contestataires veulent arrêter les préparatifs du congrès et tentent d’imposer Hasnae Abouzaid pour sa succession.

Le 21/04/2017 à 20h46

Le cercle de la contestation ne cesse de s’élargir à l’USFP. Le parti fait face, aujourd’hui, à un clivage qu’il n’a plus connu depuis le dernier congrès, affirme le quotidien Al Massae dans son édition du week-end des 22 et 23 avril. Selon le journal, ce ras-le-bol dépasse largement le cadre des dix membres du bureau politique, signataires du communiqué de 9 avril. Il s’étend désormais aux représentations locales et régionales du parti qui multiplient ces derniers temps les communiqués de contestation.

Entre-temps, les partisans du premier secrétaire sont mobilisés, à travers les congrès régionaux organisés un peu partout en perspective du prochain congrès national, pour rallier le plus grand nombre de militants à leur cause. Quant aux dix membres rebelles du bureau politique, ils continuent de tenir leurs réunions, dont la dernière remonte à jeudi dernier à Rabat. Leur objectif: empêcher un deuxième mandat de Driss Lachgar à la tête du parti. Dans le même temps, ils appuient la candidature d’une figure féminine au poste, en la personne de Hasnae Abouzaid, pour laquelle ils sollicitent l’appui des autres dirigeants et des militants de base.

Fait nouveau, affirme le quotidien Al Ahdath Al Maghribia qui s’est également intéressé à ce sujet dans son édition du week-end, la bataille entre les deux factions s’est déplacée aujourd’hui à Rabat. En effet, c’est dans la capitale, et plus précisément devant le siège historique du parti à Agdal, que de nombreux socialistes ont observé un sit-in dernièrement. Parmi eux, on peut reconnaître, affirme le journal, les membres du bureau politique Abdelouahab Belfkih et Ouafae Hajji présidente de la section féminine de l’Internationale socialiste et l’ancien président du conseil municipal de Taroudant, Mustapha El Moutaouakkil, mais également, et c’est un fait notoire, les anciens ministres Bensalem Himmich, Jamal Rhmani et Nacer Hejji.

Ces opposants déclarés voulaient tenir une réunion, en tant que membres du bureau politique, de la commission administrative ou de la section locale, au siège du secrétariat régional de Rabat, mais les locaux avaient été cadenassés. Bref, les contestataires veulent arrêter «la mascarade du congrès» et dénoncent les mesures et décisions prises, de manière unilatérale, à la tête du parti qui auraient causé sa débâcle électorale.

Autre fait nouveau, pour la première fois Habib El Malki a été visé par les contestataires qui lui reprochent «sa complicité avec le premier secrétaire». Ainsi, les auteurs du sit-in ont diffusé un communiqué dans lequel ils imputent la responsabilité de la chute électorale de l’USFP à Driss Lachgar, avec la complicité du président de la commission administrative, Habib El Malki. Ils estiment que cette chute électorale est due, entre autres, à la marginalisation des militants et cadres du parti au profit des notables qui n’ont finalement pas pu sauver le parti. Les contestataires reprochent enfin, à Driss Lachgar sa gestion de la participation de l’USFP au gouvernement qu’ils qualifient d’«hybride» et où «se côtoient le libéralisme sauvage et le fondamentalisme aux tendances hégémoniques».

Par Amyne Asmlal
Le 21/04/2017 à 20h46