Union Africaine: Bourita dénonce les manœuvres algériennes à Addis-Abeba

Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale.

Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale. . DR

Revue de presseKiosque360. Le ministre délégué aux Affaires étrangères estime que si la demande de réadmission du Maroc à l’UA a pris autant de retard, c’est sans doute à cause des manipulations au sein de l’organisation.

Le 18/11/2016 à 21h54

Le ministre délégué aux Affaires étrangères, Nasser Bourita, a dénoncé des magouilles algériennes pour faire échouer la visite royale en Afrique de l’Est dont la deuxième étape vient d’être entamée par le roi Mohammed VI.

Le responsable de la diplomatie marocaine a également fait état de manipulations au sein de l’Union africaine dont le siège est à Addis-Abeba, rapporte le quotidien Assabah dans son édition du week-end des 19 et 20 novembre.

Le journal qui reprend une partie de l’interview accordée, récemment, par le ministre délégué au journal Le Monde, affirme en citant le ministre que le Maroc vient de franchir une nouvelle étape dans sa politique africaine.

Après quinze ans d’investissement en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, souligne-t-il, le Maroc a su démontrer la crédibilité de son action et de ses initiatives. Ainsi, il est considéré aujourd’hui comme le premier investisseur africain en Afrique de l’Ouest avec pour résultat une forte présence de ses entreprises dans cette région.

Le Maroc est également très présent dans cet espace géographique aussi bien sur le plan politique que religieux. Aussi, affirme le ministre, le pays est-il sur le point de passer à un niveau supérieur avec une politique continentale. Le royaume affirme le journal est sur le point de conquérir tous les bastions contrôlés par les ennemis dans l’Afrique australe. Aujourd’hui, dit-il, c’est l’Afrique de l’Est, demain ce sera l’Afrique australe.

Par ailleurs, précise le ministre, la deuxième étape de la politique africaine du Maroc consistera à inscrire le royaume dans les problématiques globales qui vont façonner l’Afrique de demain comme la question migratoire, la lutte contre le terrorisme et les changements climatiques.

Enfin, rapporte Assabah, le ministre a insisté sur le fait que la politique africaine du Maroc est arrivée à maturité. Aujourd’hui, alors que trente-cinq pays africains ne reconnaissent pas la république fantoche de la RASD, il est normal que le Maroc puisse défendre lui-même ses positions depuis l’intérieur de l’organisation panafricaine. Ce qui n’était pas possible avant. Le ministre affirme que c’est la décision de réintégrer l’UA n’est ni tactique, ni conjoncturelle, mais l’aboutissement d’un processus entamé depuis longtemps.

Le souverain, insiste le ministre, a été clair lors de son discours prononcé à Dakar en affirmant que le retour à l’UA ne change en rien les fondamentaux du Maroc sur le Sahara. De plus, la politique de la chaise vide ne donne pas tout le temps de bons résultats. L’Afrique de 1984 était différente: idéologique et non démocratique. Aujourd’hui, il y a une nouvelle génération, plus pragmatique, débarrassée de ces considérations.

La procédure, note le quotidien citant le ministre, précise que la présidence de la Commission de l’UA reçoive la demande puis recueille les réactions des pays membres. Lorsque le seuil de 28 Etats est atteint, le pays qui en fait la demande est admis. C’est ce qui s’est passé pur le Soudan de Sud dont le processus d’admission n’a pris que trois semaines, entre le dépôt de la demande et la notification finale d’admission.

Concernant le Maroc, pour une raison bizarre, la demande a été mise dans un tiroir pendant plus d’un mois. C’est pourquoi il y a eu l’appel téléphonique entre le roi et le président en exercice de l’Union africaine, le chef d’Etat tchadien Idriss Déby, pour attirer son attention sur cette situation.

Selon Assabah, il est inexplicable qu’il y ait déjà un mois de retard dans le processus. C’est la preuve qu’il y a des manipulations et qu’on ne laisse pas les pays africains exprimer librement leur position. De toutes les manières, le Maroc n’est pas un étranger, il est chez lui en Afrique.

Par Amyne Asmlal
Le 18/11/2016 à 21h54