Tindouf: faut-il prendre au sérieux la menace du polisario de reprendre les "armes" contre le Maroc?

Des missiles sol-air fournis par Alger au front séparatiste du Polisario.

Des missiles sol-air fournis par Alger au front séparatiste du Polisario. . DR

La menace du retour à la guerre proférée par le polisario est vue d’un oeil suspect même par les «durs des durs» de la direction séparatiste, qui n’y voient qu’une "surenchère électoraliste» à la veille du 15è congrès du front séparatiste. Décryptage.

Le 05/11/2019 à 11h30

La menace du polisario de reprendre le armes contre le Maroc, qui s’est accentuée depuis l’adoption de la résolution 2494, le 30 octobre 2019, est-elle à prendre (réellement) au sérieux? Circulez, il ne s’agit ni plus ni moins que d’"une surenchère électoraliste", à la veille du 15è congrès du front polisario, prévu le 15 décembre prochain, relève-ton chez les thuriféraires mêmes de la reprise des hostilités contre le Maroc, dont l’ex-chef de «l’armée sahraouie», Mohamed Lamine Bouhali, réputé être «le dur des durs» au sein de la direction de Rabouni, via cet inénarrable site de propagande séparatiste.

Et pour cause, d’abord «la réalité sur le terrain dément complètement le nouveau discours menaçant du front polisario», estime ce pourtant parangon du retour à la reprise des armes contre le Maroc. «Aucune avancée sur le plan d’armement ni sur la disposition de «l’armée sahraouie» à entrer à nouveau en guerre n’a été enregistrée», constate-t-il.

Sur ce point, il serait même absurde de s’aventurer à une comparaison entre l'arsenal rouillé du front polisario et les capacités hautement dissuasives de l’armée marocaine, dont l'avancée est telle qu'elle est actuellement la plus puissante armée d'Afrique.

"Comparaison n’est pas raison", pour reprendre ainsi une formule consacrée.

Or, qu’en est-il de l’état du parrain algérien du front polisario, l’Algérie? «L’allié algérien est actuellement profondément préoccupé par l’ébullition populaire», observe-t-on encore. La situation que connaît l’Algérie depuis le déclenchement des manifestations anti-régime, le 22 février 2019, «rend en effet impossible l’éventualité même d’envisager une telle option», relève-t-on encore. 

Une éventualité, admet la même source, à laquelle s’opposerait aussi farouchement la Mauritanie, qui n’accepterait en aucun cas qu’une "guerre" se déclenche à proximité de sa frontière nord, notamment du côté de Guerguarat, passage vital pour la circulation des marchandises et des produits alimentaires en provenance du Maroc.

Il en ressort que la menace de reprise des armes n'est qu'une énième manoeuvre destinée à "la consommation médiatique", à la veille d'un 15è Congrès à haut risque pour la direction du polisario, en proie à une révolte populaire inédite. 

Par M'Hamed Hamrouch
Le 05/11/2019 à 11h30