Sahara: le nouveau plan d'Alger et de Pretoria pour contrer l'action du Maroc au sein de l'Union africaine

l'Algérien Smail Chergui, commissaire de l'Union africaine en charge de la paix et de la sécurité.

l'Algérien Smail Chergui, commissaire de l'Union africaine en charge de la paix et de la sécurité. . dr

Malgré leur échec à entraver l'adhésion du Maroc à l'Union africaine, actée le 30 janvier 2017, Alger et Pretoria n'en démordent pas et comptent donner du fil à retordre au Maroc sur la question de son intégrité territoriale au sein de la structure panafricaine. Eclairage.

Le 20/03/2017 à 15h06

L'adhésion du Maroc au sein de l'Union africaine, qui a recueilli la majorité écrasante des voix des Etats africains, n'a toutefois pas dissuadé l'axe Alger-Pretoria de poursuivre sa campagne hostile. Les indicateurs en provenance du siège de l'UA, à Addis Abeba, laissent penser que le tandem algéro-sud-africain va plutôt exacerber cette campagne du moins dans le courant 2017. Premier indicateur, la convocation, lundi 20 mars à Addis Abeba, d'une réunion "ad hoc" sur la situation au "Sahara occidental". Qu'est-ce qui se serait alors passé pour convoquer cette "réunion ad hoc sur la situation au Sahara"?

Seul le président de la Commission paix et sécurité qui a provoqué cette réunion, l'Algérien Ismaïl Chergui, en détiendrait le secret. Le secret, aussi, des pratiques frauduleuses dont il a usé, fin janvier dernier, à Addis Abeba, pour être reconduit à la tête de la plus importante des huits commissions de ce ce que l'on pourrait qualifier de gouvernement de l'UA. De la même manière que l'aura fait son compatriote Ramtane Lamamra, quand, lors de la création de l'UA en 2001, il a fait main basse sur cette commission, à la tête de laquelle il a trôné jusqu'en 2013, année à laquelle il a été nommé par le président Bouteflika, ministre des Affaires étrangères.

Mais passons, car cette OPA algérienne sur une commission aussi importante que la paix et la sécurité ne doit rien au hasard. Pas plus que la fixation du voisin de l'est sur le dossier saharien, qu'il a toujours instrumentalisé, à l'UA comme à l'ONU, pour contrer le Maroc sur la question de son intégrité territoriale. http://afrique.le360.ma/algerie/politique/2017/02/01/9418-ua-commission-paix-et-securite-alger-encore-achete-des-voix-9418

http://afrique.le360.ma/algerie/politique/2017/02/01/9418-ua-commission-paix-et-securite-alger-encore-achete-des-voix-9418 http://afrique.le360.ma/algerie/politique/2017/02/01/9418-ua-commission-paix-et-securite-alger-encore-achete-des-voix-9418 http://afrique.le360.ma/algerie/politique/2017/02/01/9418-ua-commission-paix-et-securite-alger-encore-achete-des-voix-9418

Sur ce point, il n'y a rien de nouveau. À cette différence près que le Maroc est depuis le 30 janvier 2017 membre à part entière de l'Union africaine, 34 ans après l'avoir quittée en protestatrion contre l'admission controversée de l'entité "RASD" qui n'a évidemment d'existence que sur papier et parce que Alger en fait une affaire de vie ou de mort! Voilà ce que cela donne: le duel qui va désormais se jouer entre Alger et Rabat promet des étincelles au sein de l'Union africaine. Et ce n'est surtout pas cette attitude du combinard Ismaël Chargui qui nous contredira. 

Pas plus d'ailleurs que cet allié d'Alger, le parti de Jacob Zuma, l'ANC, ou ce qu'il en reste, qui "veut faire de 2017 l'année de la défense de la place de la "RASD" au sein de l'Union africaine"! Pas plus tard que dimanche 19 mars, l'ANC a souligné, dans un document portant sur la politique étrangère du parti pour l'année 2017 qui sera présenté lors de sa prochaine réunion annuelle, que "le combat du peuple sahraoui pour autodétermination et l'indépendance demeurera une priorité pour le parti"!

Décryptons: Alger et Pretoria, même englués dans la pire des crises, sur le plan aussi bien politique, économique que social, veulent faire du dossier saharien leur priorité absolue durant l'année 2017!

Peu importe si le bateau algérien prend de l'eau et que le président sud-africain fait tous les jours la Une des journaux pour son implication dans des dossiers de corruption, les régimes d'Alger et de Pretoria, corrompus jusqu'au bout des ongles et en rupture de ban, veulent regarder ailleurs et continuer à insulter, à travers la poursuite de leur combat "idéologique", l'avenir de leurs peuples, voire celui de l'Afrique tout entière.

Avec sa manœuvre à l’UA, Alger veut aussi prouver que le retour du Maroc dans sa famille africaine ne changera rien aux positions de la puissante commission dont elle assure le contrôle. Bien au contraire, Alger espère exacerber le Maroc, en provoquant une réaction qui remettrait d’actualité le Sahara dans les instances de l’UA. Gesticulations et manœuvres aussi vaines que tardives. 

Par Ziad Alami
Le 20/03/2017 à 15h06