L’ancien président allemand, Horst Köhler, pourrait remplacer l’ancien diplomate américain, Christopher Ross, au poste d’émissaire du SG de l’ONU pour le Sahara. Cette information a été rapportée d’abord par le site d’information algérien TSA.
Contactée par le360, une source diplomatique à Rabat a confirmé que Horst Köhler «figure parmi d’autres noms pour succéder à Ross». La source ajoute que «la candidature de l’ancien président allemand (2004-2010) a de bonnes chances d’aboutir». «C’est le favori pour le poste», tranche cette source qui refuse de communiquer les autres noms en lice.
Il reste que la proposition du SG de l’ONU doit être acceptée par le Maroc et le tandem Algérie/Polisario. Ce qui veut dire que la proposition doit faire l’objet d’un commun accord pour être officialisée.
Une chose reste sûre: l’usage voulait que le poste d’Envoyé spécial pour le Sahara fasse l’objet de rotation entre les Etats-Unis et l’Europe. Suivant cette logique (géographique), c’est au tour d’un Européen d’occuper ce poste, après un mandat de huit ans rempli par l’ancien diplomate américain Christopher Ross.
Il est à rappeler que le tout nouveau secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, vient de présenter son rapport sur le Sahara, vendredi 7 avril, devant le Conseil de sécurité.
Qui est Horst Köhler?
Né le 22 février 1943, en territoire polonais occupé, Horst Köhler est un économiste et homme d’Etat allemand, membre de l’Union chrétienne-démocrate d’Allemagne (CDU, le parti d’Angela Merkel) et président de la République fédérale d’Allemagne de 2004 à 2010. Il a démissionné de son poste de président (fonction qui est essentiellement honorifique) de la fédération d’Allemagne, en 2010, suite aux réactions vives provoquées dans son pays à l’issue d’une interview qu’il a donnée et qui fut interprétée comme une justification de l’engagement militaire de l’Allemagne à l’étranger pour défendre ses intérêts économiques.
En raison de l’histoire récente de l’Allemagne et de la voie pacifique dans laquelle s’est engagé ce pays après la Seconde Guerre mondiale, les propos de Horst Köhler ont créé un vif émoi chez ses compatriotes.
Les propos de Horst Köhler qui ont provoqué la polémique sont les suivants: «Dans le doute et en cas de nécessité, un engagement militaire peut être nécessaire pour protéger nos intérêts, par exemple la liberté des voies commerciales, par exemple en empêchant l'instabilité dans des régions entières qui aurait des effets négatifs sur nos échanges, nos emplois et nos revenus.» Horst Köhler a tenu ses propos dans la foulée d’une visite en Afghanistan où des soldats allemands ont été déployés.
Horst Köler a également occupé le poste de directeur du Fonds monétaire international (FMI). C’est donc un pragmatique qui pourrait succéder à Ross, en vue de mener les négociations pour aboutir à une solution au conflit du Sahara.