Sahara. Autriche. Coulisses d’une manœuvre hostile au Maroc

Karin Kneissl, ministre des affaires étrangères autrichienne.

Karin Kneissl, ministre des affaires étrangères autrichienne. . DR

Des députés autrichiens gauchistes ont tenté en vain de faire passer un projet de résolution hostile à l’intégrité territoriale du Royaume du Maroc, lors d’une récente réunion de la Commission des Affaires étrangères. Détails.

Le 11/03/2018 à 10h43

Une nouvelle manœuvre ourdie par les ennemis de l’intégrité territoriale du Maroc vient d’être déjouée cette fois en Europe centrale, précisément en Autriche. «Une députée du SPO (Parti social-démocrate), nommée Petra Baur, a saisi l’occasion de la réunion de la commission des Affaires étrangères, au Parlement autrichien, pour tenter de faire passer un projet de résolution hostile au Maroc réclamant l’élargissement du mandat de la MINURSO au contrôle des droits de l’Homme», rapporte à le360 une source diplomatique.

Ce projet de résolution a été présenté le 7 mars courant, en présence de la ministre fédérale de l’Europe, de l’Intégration et des Affaires étrangères de l’Autriche, Karin Kneissl. «Mais il a été confronté à une vive opposition de la part des autres partis politiques autrichiens», assure notre source accréditée à Vienne, qui indique que ledit projet de résolution a été «mis en minorité» et renvoyé aux calendes grecques.

«Dès le dépôt de ce projet de résolution, début mars, les autorités marocaines ont mené une campagne de sensibilisation. L’ambassadeur du Royaume du Maroc à Vienne, Lotfi Bouchaâra, s’est entretenu avec plusieurs parlementaires de différentes formations politiques pour les alerter sur le contenu biaisé et subjectif de ce projet de résolution. En effet, «aucune résolution du Conseil de sécurité ne recommande l'élargissement du mandat de la MINURSO aux droits de l’Homme. Bien au contraire, les résolutions des Nations unies se félicitent des initiatives prises par le Maroc à cet égard», a précisé le diplomate marocain qui a démonté, point par point, les «arguments» en trompe-l'oeil présentés par la députée du Parti social-démocrate autrichien.

«Il est juridiquement incorrect d'affirmer que toutes les opérations de maintien de la paix disposent d'une composante droits de l'Homme. C'est inexact et injustifié dans le cas de la MINURSO car les institutions nationales marocaines fonctionnent parfaitement comme en témoignent les résolutions du Conseil de sécurité. Enfin, la réalité de la situation des droits de l'Homme au Sahara marocain ne correspond pas au descriptif qui en ait fait dans ce projet», a encore expliqué notre diplomate.

Réalisant que son projet de résolution n’avaiit pas abouti, la députée socialiste à l'origine de cette initiative a fait part de sa «frustration» et de son «incompréhension».

«Le Maroc et l'Autriche entretiennent des relations diplomatiques depuis 1783. C'est donc une amitié très ancienne qui lie les deux pays. Au cours des dernières années, les relations bilatérales se sont intensifiées au niveau politique, diplomatique, économique et culturel mais aussi et c'est essentiel au niveau parlementaire. Nous avons le souci de préserver et de consolider cette dynamique positive. Nous prenons acte de la décision du Parlement de ne pas adopter cette résolution. C'est une approche sage», a réagi pour sa part l’ambassadeur du Maroc en Autriche.

«S’agissant de la question du Sahara marocain, un processus politique est actuellement conduit sous l'égide du secrétaire général des Nations unies. Ce processus, il faut le consolider, le préserver et ne rien entreprendre pour entraver sa marche. Le Maroc souhaite poursuivre son dialogue avec l'ensemble des partis politiques autrichiens de tout bord et de toute sensibilité. Nous leur tendons la main pour poursuivre un dialogue franc et sincère. Il y va de l'intérêt des deux pays», a exhorté la source diplomatique marocaine.

Par M'Hamed Hamrouch
Le 11/03/2018 à 10h43