Révision des lois électorales: Laftit ouvre les portes de son ministère aux partis, sans «lignes rouges»

Abdelouafi Laftit, ministre de l'Intérieur.

Abdelouafi Laftit, ministre de l'Intérieur. . DR

Revue de presseKiosque360. Le ministre de l’Intérieur a promis aux partis politiques d'ouvrir des concertations sur la réforme du système électoral. Plusieurs acteurs politiques appellent, en effet, à la révision du mode de scrutin, du seuil électoral et de la loi organique relative aux partis.

Le 02/03/2020 à 20h19

Le ministère de l’Intérieur s’est engagé à ouvrir de larges concertations avec les partis politiques, en vue des prochaines élections législatives. Dans une lettre adressée aux groupes parlementaires à la Chambre des représentants, Abdelouafi Laftit s’est dit prêt à élaborer un programme global pour les échéances de 2021 et à réviser les lois organiques relatives aux opérations électorales. Cette correspondance est, en fait, une réponse du ministre aux question soulevées par les parlementaires en novembre dernier, lors de la discussion de la loi de Finances 2020. Le ministre a souligné que son département était déterminé à ouvrir des concertations «englobant tous les volets relatifs aux prochaines échéances, y compris les amendements et les réformes susceptibles d’être apportées aux lois électorales, textes organiques et lois relatives aux collectivités territoriales».

Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du mardi 3 mars, que Laftit se dit «ouvert à toutes les initiatives et propositions à même de consolider le processus démocratique de notre pays».Il faut rappeler que le ministère de l’Intérieur avait, par le passé, entamé des concertations avec les dirigeants des partis politiques, dont il avait sollicité l’avis sur la question de l’instauration du vote obligatoire. Abdelouafi Laftif espère ainsi mettre fin au faible taux de participation qu’ont connu les élections législatives de 2016. En effet, parmi les 15 millions électeurs, seuls 43% avaient voté, contre 56% en 2011.

Le quotidien Al Massae, qui traite le même sujet dans son édition du mardi 3 mars, rapporte que le ministre a déclaré que son département veillerait à lancer des concertations au «moment opportun». Il faut rappeler que les partis politiques avaient notamment appelé à la révision du mode de scrutin et du seuil électoral. Ces sujets seront, d’ailleurs, présentés au chef du gouvernement lors de rencontres préliminaires, avant que les propositions ne soient validées par le ministère de l’Intérieur. D’ailleurs, plusieurs partis ont déjà commencé à échanger leurs points de vue, afin d’unifier leur position concernant la réforme du système électoral. L’Istiqlal et le PPS semblent avoir accordé leurs violons sur ce sujet, puisqu’ils ont demandé au chef du gouvernement d’accélérer l’ouverture du chantier des réformes politiques et électorales.

Les deux formations ont mis l’accent sur la révision du système électoral et l’élaboration de mesures susceptibles d’assainir le climat politique et d'ouvrir la voie à la révision de la loi organique relative aux partis politiques. Dans un communiqué commun, l’Istiqlal et le PPS n’ont pas caché qu’ils appréhendaient les répercussions de la crise politique sur le niveau de confiance dans l’action politique et sur la crédibilité des institutions élues, tant au niveau national que local.

Par Hassan Benadad
Le 02/03/2020 à 20h19