Retards dans les projets de développement d’Al Hoceïma: 4 ministres en activité limogés

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Le président de la Cour des comptes, Driss Jettou, a présenté au Souverain, ce mardi 24 octobre, son rapport sur l’enquête concernant les retards enregistrés dans l’exécution des projets initiés dans le cadre du progamme "Al Hoceima Manarat Al Moutawassit". Les conclusions sont sans appel.

Le 24/10/2017 à 18h37

C’est fait pour la remise du rapport sur les retards enregistrés dans l’exécution des projets initiés dans le cadre du programme "Al Hoceïma Manarat Al Moutawassit". Le président de la Cour des comptes, Driss Jettou, l’a présenté, ce mardi 24 octobre, devant le roi Mohammed VI. Le rapport a bel et bien établi des dysfonctionnements enregistrés sous l'ancien gouvernement, soit celui d'Abdelilah Benkirane. C'est ainsi que 4 ministres en activité ont été limogés. La responsabilité de 5 anciens ministres a également été établie.

Le principale ministre démis de ses fonctions est Mohamed Hassad, qui occupait alors le poste de ministre de l'Intérieur auparavant, alors qu'il était jusqu'à aujourd’hui ministre de l’Education nationale.

Le deuxième est Houcine El Ouardi, ministre de la Santé sous les gouvernements de Saâd-Eddine El Othmani et d’Abdelilah Benkirane.

Le troisième est Mohamed Nabil Benabdellah, ministre de l’Habitat également sous les deux gouvernements.

Le quatrième est Larbi Benckheikh, secrétaire d’Etat en charge de la formation professionnelle et qui occupait auparavant le poste de directeur général de l’OFPPT.

A été également remercié Ali Fassi Fihri, directeur général de l'Office national del'eau et de l'électricité.

Le souverain a chargé le chef du gouvernement de soumettres des propositions de nomination aux postes vacants.

14 autres hauts responsables sont également concernés par des manquements à leurs missions. Le roi a donné ses instructions pour que les mesures nécessaires soient prises à leur encontre.

Les cinq anciens ministres épinglés dans le rapport sont Rachid Belmokhtar, ancien ministre de l'Education nationale, Lahcen Haddad, ancien ministre du tourisme, Lahcen Sekkouri, ancien ministre de la Jeunesse et des sports, Mohamed Amine Sbihi, ancien ministre de la Culture et Hakima El Haïté, ancienne secrétaire d'Etat en charge de l'environnement.

Aucune fonction ou mission officielle ne leur sera accordée à l'avenir.

De nombreux ministres et hauts responsables redoutaient l’approche du délai de présentation de ce rapport, le plan de développement de la ville ayant coûté aux caisses de l’État quelque 9 milliards de dirhams, mais sans que tous les projets concernés ne soient exécutés, et encore moins à temps pour les rares qui l'ont été.

Le délai de 10 jours accordé le 2 octobre dernier par le roi Mohammed VI au premier président de la Cour des comptes était arrivé à échéance mercredi 11 octobre, mais Driss Jettou avait demandé plus de temps. Les magistrats de la Cour des comptes se sont rendus à Al Hoceïma pour auditer la gestion financière des membres du gouvernement, des hauts cadres des ministères et d'entreprises publiques comme l’ONEE, l'ADM, ou encore Al Omrane.

Rappelons que le même 2 octobre dernier, le roi Mohammed VI avait reçu, au Palais royal de Rabat, le chef du gouvernement, le ministre de l'Intérieur, le ministre de l'Economie et des finances et le premier président de la Cour des comptes. Au cours de cette audience, les deux ministres avaient soumis et explicité auprès du souverain les conclusions des rapports commandités par le roi et portant sur l'exécution du programme.

Ces rapports ont concerné les responsables en charge dudit programme au moment des faits, y compris ceux qui ne sont plus en poste à l'heure actuelle, sachant que la convention instituant ce programme avait été signée devant le souverain en octobre 2015 à Tétouan. Ces rapports des inspections avaient conclu au retard, voire à la non-exécution de plusieurs composantes de ce programme de développement, excluant par la même tout acte de malversation ou de fraude. Toutefois, le roi avait donné ses hautes instructions à la Cour des comptes pour qu'elle procède à l'examen de ce sujet, la Cour ayant également la charge d'évaluer l'exécution des projets publics.

Par Tarik Qattab
Le 24/10/2017 à 18h37