Rabat: épouse de gouverneur et fonctionnaire fantôme

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Revue de presseKiosque360. Le ministère de l’Intérieur enquête sur les fonctionnaires fantômes. Parmi eux, des épouses d'agents d’autorité.

Le 25/03/2018 à 20h24

Cette fonctionnaire fantôme, épouse d’un gouverneur, n’est peut-être pas un cas isolé. Assabah évoque en effet, dans sa livraison du lundi 26 mars, plusieurs cas similaires recensés par les services du ministère de l’Intérieur. Le journal parle même de fonctionnaires touchant de gros salaires et qui, pourtant, «n’ont presque jamais mis les pieds sur leur lieu de travail».

Cependant, note le journal, c’est certainement cette épouse de gouverneur, une fonctionnaire affectée à la wilaya de Rabat-Salé-Kénitra, qui a battu tous les records d’absentéisme. Or, elle n’a jamais été inquiétée, précise Assabah. Pourtant, rapporte le journal, outre son absentéisme, elle se serait rendue coupable d'autres écarts dont, notamment, l’organisation de fêtes aux frais du Conseil provincial relevant de la juridiction de son mari.

C’est sans doute pour cette raison que les fonctionnaires de la wilaya de Rabat-Salé-Kénitra ont appelé le wali à ouvrir une enquête à propos de ce cas et d’autres cas similaires. Ainsi, souligne Assabah, d’autres épouses d’agents d’autorité ayant des postes de fonctionnaires, dans les rangs des administrations qui relèvent du ministère de l’Intérieur, préfèrent rester chez elles tout en continuant à percevoir leur salaire. Le quotidien justifie cette situation par le fait que ces épouses sont contraintes, de par leurs obligations familiales, de suivre leurs maris dans leurs lieux d’affection, qui changent pratiquement une fois tous les quatre ans.

Une excuse qui n’est certainement pas recevable pour les responsables du ministère. Après avoir mené une enquête sur le sujet, la Direction des affaires rurales au ministère a donc mis au point une stratégie pour lutter contre l’absentéisme de ses fonctionnaires. Plus précisément, cette importante direction du ministère de l’Intérieur a procédé à un contrôle strict des procédures relatives à la gestion de ses ressources humaines. La présence des fonctionnaires est ainsi contrôlée chaque jour, les permis d’absence sont rationnalisés et toutes absence non justifiée est sanctionnée par une ponction sur le salaire du fonctionnaire concerné. En cas d’abus, la sanction est plus importante.

Cette novelle stratégie a permis de démasquer certains cas pour le moins surprenants, comme ceux des fonctionnaires qui continuent de toucher leurs salaires alors qu’ils se trouvent à l’étranger pour des périodes relativement longues. Certains risquent tout simplement d’être radiés de la fonction publique.

Par Amyne Asmlal
Le 25/03/2018 à 20h24