Le choix d’une ville algérienne frontalière du Maroc pour débiter des sornettes tout ce qu’il y a de débile n’est pas le fruit du hasard. Pas plus d’ailleurs que le timing de ce discours où le Généralissime s’est répandu, sans les nommer, en imprécations contre ces obscures «forces étrangères» qui voudraient du mal à l’Algérie.
Ces balivernes débitées par le nouvel homme fort de l’Algérie n’apportent aucune nouveauté du moins dans la forme, quand on sait que le recours à la théorie de l’«ennemi extérieur» a été érigée au rang de «devise nationale» par le régime vert-kaki et ce, depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962.
Ce régime ne fait d'ailleurs que s’inscrire dans une longue tradition qui, en règle générale, est le propre des dictatures, faisant que tout dictateur a forcément besoin d’ennemi, fût-il imaginaire, pour justifier son existence aux yeux de son peuple.
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«J’ai souligné à maintes reprises qu’il y a des parties étrangères hostiles qui complotent contre l’Algérie et qui tentent de s’immiscer dans ses affaires internes avec une complicité flagrante de la bande, à l’intérieur, que nous mettons en garde de jouer avec le feu», a-t-il cru savoir, sans avoir eu toutefois le courage de désigner nommément ces «parties étrangères hostiles" qui comploteraient contre l’Algérie.
Le Général Gaïd Salah viserait-il par son insinuation la députée européenne et membre du parti socialiste belge, Marie Arena, qui avait exprimé son soutien au peuple algérien avant le 32è vendredi de manifestations en Algérie, le 27 septembre 2019? "Aujourd’hui, c’est la 32e manifestation organisée en Algérie contre le régime algérien actuel. Les manifestants sont des hommes, des femmes, des jeunes et moins jeunes qui demandent la démocratie en Algérie", avait-t-elle rappelé. Cette manifestation de soutien, provenant d’une simple députée du parlement européenne, devrait-elle inquiéter le nouveau satrape d'Alger, au point de se fendre d’une mise en garde forcenée contre cette supposée «ingérence étrangère dans les affaires internes de l’Algérie»?
Il faut bien noter que la Commission européenne, qui est l’organe exécutif de l’UE, s'est jusqu’ici tenue à équidistance du peuple et du régime despotique, s’interdisant tout commentaire concernant la situation en Algérie.
Qu'en est-il alors du Maroc? Etait-il réellement concerné par le discours parano du Général? Il faut bien noter aussi que le Maroc n’a jusqu’ici émis aucune réaction par rapport à ce qui se passe à sa frontière est. Pourquoi le Général s’est-il fendu de cette «mise en garde» dès lors que ces «parties étrangères hostiles» s’abstiennent de «toute ingérence» dans lesdites affaires internes de l’Algérie?
Qu’est-ce qui a alors amené le Général UBU à voir, aujourd’hui, des ennemis partout, y compris et surtout à sa frontière ouest, c’est-à-dire au Maroc?
«L’Algérie s’acharne pourtant à s’immiscer dans les affaires internes du Maroc à coup de plusieurs milliards de pétrodollars de corruption destinés à commander des rapports fabriqués de toutes pièces auprès de ses ONG mercenaires, alors que le peuple algérien ne mange pas à sa faim», relève cet observateur averti qui a souhaité ne pas être cité.
Pourquoi le Général Gaïd Salah se permet-il de refuser à un pays voisin «toute ingérence dans ses affaires internes» alors qu’il continue lui-même d’abriter sur son propre sol le front séparatiste du polisario, auquel il apporte encore et toujours toute forme de soutien (financier, diplomatique, voire militaire)?
Une question à laquelle ce Général décérébré n’a évidemment pas de réponse. Pas plus d’ailleurs qu’aux revendications du peuple algérien frère qui se bat, depuis le 22 février, pour chasser tous les résidus du régime vert-kaki, y compris et surtout Gaïd Salah, pour instaurer un État civil réellement démocratique et populaire.
Là est le vrai sujet, Monsieur le Général!