«Nous sommes convaincus que l’actuel processus de mondialisation ne peut se poursuivre sans une Afrique développée, prospère et capable de se prendre en charge», a dit M. Amrani, qui intervenait lors d’une conférence organisée à l’université de Pretoria sur les moyens de faire avancer la coopération sud-sud et le développement durable à travers la promotion de l’enseignement supérieur et la formation.
L’Afrique ne peut pas renforcer son rôle dans le monde sans être impliquée directement dans la gestion de ses propres questions et dossiers, a poursuivi l’ambassadeur qui s’exprimait devant un parterre de responsables gouvernementaux, de diplomates et de chercheurs.
Revenant en détail sur la politique africaine du Maroc, M. Amrani a expliqué que cette politique s’articule autour de trois piliers majeurs et cruciaux pour l’émergence d’une Afrique forte et unie, à savoir les synergies de solidarité, l’innovation et la croissance partagée.
Le Maroc n’a jamais cessé de faire de la coopération interafricaine un point focal de sa politique étrangère, s’attelant à la promotion d’une coopération sud-sud fondée sur un attachement et un engagement historiques en faveur du développement socio-économique du continent, a encore dit le diplomate, soulignant que ces paramètres constituent l’essence même de la politique africaine du Maroc, une politique stratégiquement intégrée dans une vision permettant de relever les défis de l’Afrique avec confiance et optimisme.
«L’Afrique n’a pas besoin d’aide sous-tendue par des conditions. Elle a besoin de projets structurés avec un large impact social et d’une croissance multidimensionnelle et équilibrée», a dit M. Amrani, rappelant l’importance accordée à l’Afrique par le G7 lors de son récent conclave en France.
Il a souligné, à cet égard, que la marche vers le développement de l’Afrique commence impérativement par la paix et la sécurité et passe par des piliers dynamiques qui forment la base de la croissance et du développement social, dont la promotion du rôle de la jeunesse, la création de nouveaux modèles de développement, la valorisation des ressources naturelles, la mise en place d’un système inclusif de gouvernance, une coopération sud-sud active et efficiente et l’accélération de l’intégration régionale.
Et de souligner que le Maroc demeure confiant quant au potentiel du capital humain dont regorge l’Afrique. Dans cette veine, le diplomate a mis l’accent sur la nécessité de placer la promotion de l’enseignement supérieur et de la formation au cœur des priorités pour un développement durable.
M. Amrani n’a pas manqué de souligner que le Maroc fonde sa politique et ses contributions en Afrique sur le désir de positionner le continent en tant que hub émergent de croissance dans un monde en perpétuel changement.
Abordant le volet de la gouvernance inclusive, l’ambassadeur du Maroc a noté que la mise en place d’un tel système est à même de favoriser le positionnement de l’Afrique en tant qu’économie intégrée et innovante. Les ingrédients nécessaires pour ce système existent déjà et n’ont besoin que d’une formulation selon une méthodologie opérationnelle adaptée aux nouvelles réalités de l’Afrique.
M. Amrani a, d’autre part, relevé que dans le cadre d’une politique africaine rénovée, il est vital de tisser de nouveaux partenariats sur la base d’une coopération sud-sud active, novatrice et entièrement orientée vers l’émergence d’une Afrique intégrée, transformée et autonome.
Dans le même ordre d’idées, le diplomate a fait observer que l’intégration de l’Afrique dans le marché mondial ne pourrait dépendre uniquement du développement national des pays pris individuellement.
Il est nécessaire d’amorcer des processus d’intégration au niveau des régions pour réussir l’intégration du continent dans le marché mondial et renforcer sa compétitivité.