Présidence de la Chambre des conseillers: la coalition gouvernementale remise en question

Les chefs des principaux partis politiques marocains.

Les chefs des principaux partis politiques marocains. . DR

C'est l'un des paradoxes du champ politique national: les partis de la majorité ont voté en faveur d'un candidat de... l'opposition au poste de président de la Chambre des conseillers. Coalition gouvernementale, vous dites?

Le 16/10/2018 à 16h57

Pour la deuxième fois consécutive, les partis de la coalition gouvernementale ont échoué à désigner un candidat commun pour la présidence de la Chambre des conseillers. Face à ce vide et devant la grogne de ses militants, le Parti de la justice et du développement (PJD) a présenté son candidat: Nabil Cheikhi. Ce dernier n'a pas fait le poids face au président sortant, Hakim Benchamas (Parti authenticité et modernité, PAM).

Le secrétaire général de ce parti de l'opposition a obtenu 63 voix contre 19 pour son concurrent. 28 conseillers se sont absetenus de voter tandis que 9 voix ont été annulées. 

Le plus étonnant, cependant, est que tous les partis de la coalition gouvernementale (Rassemblement national des indépendants, RNI; Mouvement poupulaire, MP; Union socialiste des forces populaires, USFP et le Parti du progrès et du socialisme, PPS) ont tous voté pour le candidat de l'opposition.

Aux yeux des observateurs, cet état de choses remet en question la coalition gouvernementale et interpelle quant à l'absence d'homogénéité au sein de ses composantes. Un grand désaveu aussi pour le Chef de l'Exécutif, Saâd Eddine El Othmani, qui ne cesse de démentir l'existence de divergences au sein de la majorité, mais sans espoir de convaincre.

L'absence de soutien des partis de la majorité au candidat du PJD risque de peser lourd sur les prochaines échéances, dont le vote des projets de loi durant cette nouvelle année législative. 

Nombreux sont ceux qui estiment qu'il serait difficile dans l'avenir que les deux principaux partis de la coalition (PJD et RNI) puissent s'associer pour un quelconque projet commun. Même si certains estiment que l'absence de soutien à Nabil Cheikhi est on ne peut plus "normal" compte tenu de la naissance difficile et de la composition de cette majorité gouvernementale, dont rien ou presque ne lie ses différents partis. 

Par Khalid Mesfioui
Le 16/10/2018 à 16h57