Pourquoi le journaliste du quotidien algérien "El Watan" a été interpellé à Nador

Le journaliste d’"El Watan" Djamel Alilat a été interpellé à Nador.

Le journaliste d’El Watan Djamel Alilat a été interpellé à Nador. . DR

Le journaliste du quotidien algérien "El Watan", Djamel Alilat, interpellé hier dimanche à 22 heures à Nador, n'a pas demandé d'accréditation pour "couvrir" les événements du Rif marocain. Pire, il a menti sur sa destination en affirmant au départ vouloir séjourner à Casablanca.

Le 29/05/2017 à 16h13

Un journaliste algérien répondant au nom de Djamel Alilat a été interpellé dimanche 28 mai à Nador, vers 22 heures, a constaté un journaliste de le360 qui se trouvait sur place. Alilat a été interpellé alors qu'il n'avait sur lui aucun document justifiant sa présence à Nador, où il s'est rendu clandestinement. L'intéressé n'a été chercher ni accréditation auprès du ministère de la Communication ni autorisation auprès des autorités locales à Nador. Pire encore, il s'est permis de "mentir aux autorités de l'aéroport Mohammed V en prétendant qu'il allait séjourner dans un hôtel de Casablanca", indiquent nos sources.

La procédure est toutefois simple et elle est en vigueur partout pour tout journaliste désireux de couvrir une activité à l'étranger. Alors pourquoi l'intéressé, qui se présente comme journaliste du quotidien algérien El Watan, s'est-il permis de court-circuiter le processus légal pour tenter de "couvrir" clandestinement des manifestations à Nador et à Al Hoceïma? Une question à laquelle il n'est pas difficile de trouver la réponse.

En effet, quelque dix heures avant son interpellation à Nador, le journaliste concerné se fendait sur le site électronique d'El Watan d'un article diffusé sous ce titre incendiaire: "Le Makhzen opte pour la répression"!! Il ne s'agit pas ici d'un cas isolé, loin s'en faut. Il s'avère que nos confrères algériens ont reçu l'instruction d'amplifier les incidents survenant dans le Rif marocain, notamment à Al Hoceïma. Cela fait six mois, depuis le décès accidentel de feu Mohcine Fikri, que les confrères algériens jouent les pleureuses sur cette affaire, et n'en ratent pas une pour souffler sur les braises de manifestations somme toute pacifiques et dont les revendications sont viscéralement sociales (hôpitaux, écoles, routes, etc.).

Contrairement aux manifestations de Béjaïa, Tizi Ouzou, ou encore à Ghardaïa, où les victimes tombent par dizaines, il n'y a eu jusqu'ici aucun décès à déplorer dans le Rif marocain. La preuve que cette "répression du Makhzen" n'existe que dans l'imagination débordante d'une presse incroyablement haineuse envers le Maroc, autant que ses parrains qui se comptent notamment parmi les services de renseignement algériens.

Les autorités marocaines sont intervenues alors que les manifestations au départ pacifiques ont pris une autre tournure, précisément quand le meneur autoproclamé du "hirak rifain", le dénommé Nasser Zefzafi, arrêté ce lundi 29 mai, a enfreint la loi en interrompant la prière du vendredi dans une mosquée d'Al Hoceïma, poussant l'outrecuidance jusqu'à accabler l'imam d'insultes! Un dépassement condamnable et répressible du point de vue du Code pénal marocain. "Quiconque entrave volontairement l'exercice d'un culte ou d'une cérémonie religieuse, ou occasionne volontairement un désordre de nature à en troubler la sérénité, est puni d'un emprisonnement de six mois à trois ans et d'une amende de 200 à 500 dirhams", stipule en effet l'article 221 du Code pénal.

Par Ziad Alami
Le 29/05/2017 à 16h13