On en sait un peu plus sur la nature des pourparlers de Genève, qui se tiendront les 5 et 6 décembre prochain, à l'initiative de l'Envoyé personnel du SG de l'ONU, Horst Köhler. Dans un message envoyé le 21 novembre aux quatre parties attendues à ce rendez-vous, et dont Jeune Afrique s'est fait l'écho, l'émissaire onusien spécifie l'ordre du jour des pourparlers, précise l'architecture des délégations qui vont représenter les parties, en l'occurence le Maroc, l'Algérie, le Polisario et la Mauritanie, et en trace les objectif de cette première manche de dialogue destinée à relancer le processus de négociations pour trouver une issue politique au conflit du Sahara, basée sur l'esprit du compromis et du réalisme.
Concernant l'architecture de la délégation marocaine attendue en Suisse, force est de constater que deux élus des provinces du sud marocain seront présents aux côtés du ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita, et le directeur général de la DGED (Direction générale des études et de la documentation), Mohamed Yassine Mansouri. Il s'agit en effet du président de la Région Laâyoune-Sakia El Hamra, Hamdi Ould Errachid, et du président de la région Dakhla-Oued Eddahab, Ynja El Khattat.
Lire aussi : A l'approche des pourparlers de Genève, le polisario agite l'épouvantail du "retour à la guerre"
Côté algérien, le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, conduira une délégation composée de son conseiller politique Abdellah Baali et de l'ambassadeur d'Alger à l'ONU, Sabri Boukaddoum.
S'agissant du front Polisario, seront du voyage Khatri Addouh, soi-disant "président du parlement sahraoui", M'Hammed Khaddad, "ex-chef de la sécurité militaire" et Fatma El Mehdi, présidente d'une officine chargée de la défense des droits des femmes.
La Mauritanie, elle, sera représentée par son MAE, Ismaël Ould Cheïkh Ahmed.
Fait inédit, les quatre parties auront le même statut, ce qui revient à enterrer l'ancien format "2+2" (Maroc et Polisario, considérés comme étant "parties au conflit". L'Algérie, et accessoirement la Mauritanie, participera en tant que partie au conflit. Résultat: l'ONU opte désormais pour le format "4+4", ce qui revient à attribuer au conflit une dimension régionale, contre la volonté d'Alger qui s'est échinée en vain à conférer au différend une dimension bilatérale entre le Maroc et le front Polisario, dont elle continue de tirer les ficelles à des fins que tout le monde sait: nuire aux intérêts du Maroc, à leur tête l'intégrité territoriale du Royaume.
Autre précision, et pas des moindres: il ne s'agit pas d'un nouveau round de négociations, comme la partie adverse tentait de le faire accroire via ses ouailles médiatiques, mais d'une table ronde destinée à tester la volonté des quatre parties de s'engager dans un nouveau processus.
IIl faut noter que c'est la première fois que les parties vont pouvoir se retrouver, depuis fin mars 2012, année à laquelle le processus de Manhasset a été bloqué, en raison de la position contreproductive d'Alger et du Polisario, restés cramponnés à la thèse irréaliste et irréalisable de l'"indépendance", balayée d'un revers de la main par l'ancien émissaire onusien, le diplomate néerlandais Peter van Walsum, et par le Conseil de sécurité qui a a appelé via ses résolutions à des négociations sur la base du réalisme et du compromis pour trouver une solution politique pratique et pragmatique au conflit plus que quarantenaire autour du Sahara marocain.