Plan Marshall pour Casablanca

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Revue de presseKiosque360. Le Plan à 33,6 milliards de dirhams pour le développement du Grand Casablanca, lancé par le roi Mohammed VI, met à rude épreuve le sérieux du gouvernement et des autorités locales.

Le 29/09/2014 à 07h46

"Un Plan transversal, intégré et cohérent pour booster la ville la plus peuplée du Maroc". "Un chantier de développement géant pour hisser Casablanca au rang de Cité intelligente". "Un an après le mémorable discours royal sur Casablanca, la métropole se dote d’un Plan Marshall pour se mettre au diapason des grandes capitales modernes"… A l’évidence, l’intérêt porté par les principaux titres à ce plan ambitieux, lancé, vendredi, par le roi Mohammed VI, n’est pas anodin. Pas plus d’ailleurs que les 33,6 milliards de dirhams qui seront mobilisés sur 5 ans (2015-2020) pour la modernisation de Casablanca. La capitale économique du royaume s’est bel et bien donné les moyens de son ambition: devenir le hub financier de l’Afrique. Or, qu’en est-il de l’obligation de résultats? Une question qui taraude désormais l’opinion publique, celle des Casablancais en particulier, le "développement" de Casablanca ayant fait partie des "résolutions sans cesse reportées". "Gouvernement et responsables locaux face à l’épreuve de l’exécution du Plan de développement de Casablanca", relève à juste titre Al Massae, dans son édition à paraître ce lundi 29 septembre. "Un an s’est écoulé depuis le discours du 11 octobre 2013, adressé par le roi aux représentants de la nation, au sujet de Casablanca, le sérieux du gouvernement et des responsables locaux est à l’épreuve de la mise en chantier du plan quinquennal pour le développement de la ville", martèle le quotidien arabophone, qui appelle l’Exécutif et autres partenaires municipaux à un véritable sursaut pour être au rendez-vous de 2020.

Un discours royal révolutionnaire

Un discours décapant, voire révolutionnaire, lors de la rituelle cérémonie d’ouverture par le Roi de la nouvelle année législative en ce glorieux 11 octobre 2013, rappelle Al Ahdate Al Maghribiya, dans sa livraison de ce lundi 28 septembre. "Casablanca est la ville des disparités sociales les plus criantes, où se côtoient les riches et les classes pauvres. C’est la ville des gratte-ciel et des bidonvilles. C’est le centre de la finance et des affaires, mais aussi de la misère, du chômage et d’autres maux, sans parler des déchets et des ordures qui en ternissent la blancheur et entachent la réputation", avait brocardé le souverain, en mettant devant leurs responsabilités des élus souvent inconscients des réelles préoccupations de la population, à plus forte des enjeux stratégiques qui sont ceux d’une ville appelée, comme le veut le sommet de l’Etat, à devenir la capitale africaine de la finance et des affaires. Comble des anachronismes, Casablanca s’en sort moins que Tanger, moins encore que Marrakech, qui creusent leur sillon vers la modernité, conformément aux vœux de la population et de la plus haute autorité du royaume.

Casablanca, ce qui va changer

"Le plan de développement, lancé vendredi 26 septembre lors d’une cérémonie organisée au Palais royal de Casablanca, est garant d’un avenir meilleur pour la plus grande ville du royaume", fait valoir Assabah, dans son édition du lundi 29 septembre. "Cet ambitieux plan répond, de manière précise et audacieuse, aux besoins croissants de la population en infrastructures de transport et devrait permettre une montée en gamme de la mobilité au sein de la mégapole casablancaise", relève le quotidien. "Sans doute les Casablancais se rendront-ils compte, dans un proche avenir, et de façon concrète, de l’amélioration de leur cadre de vie, dans le respect de l’environnement et du cachet identitaire de cette grande cité qu’est Casablanca", assure la publication. Il s’agit notamment de l’extension de la ligne du tramway, du renouvellement du parc autobus, de l’aménagement des routes ainsi que la réalisation d’ouvrages d’art et de tunnels. Le volet social et culturel, lui, ne sera pas en reste, met en relief le quotidien. Construction d’un grand théâtre et d’un village de sport, mise à niveau du complexe Mohammed V et de l’espace "La Casablancaise", réhabilitation du littoral, de la forêt Merchich et du zoo d’Aïn Sbaâ … autant de chantiers destinés à améliorer la qualité de vie des Casablancais. Et ce n’est pas tout. Le troisième et quatrième volet de ce Plan sont à caractère économique, avec l’ambition de faire de Casablanca une destination globale, tant sur le plan de l’attractivité en matière d’investissement qu’au niveau du tourisme d’affaires. Vaste programme.

Par Ziad Alami
Le 29/09/2014 à 07h46