À la première Chambre du Parlement, le groupe de l’opposition que forment les députés de l’USFP se trouve de nouveau confronté au maintien de sa propre cohésion.
Selon Assabah de ce lundi 15 avril 2024, le groupe de l’USFP est encore une fois divisé à cause des décisions de Driss Lachgar, le premier secrétaire du parti, qualifiées de «lunatiques» et de «capricieuses».
Le quotidien précise que le chef de l’USFP, contrairement à une tendance généralisée parmi les députés de son parti à la Chambre des Représentants, a décidé d’arracher la présidence de la commission de la Justice, de la législation et des droits de l’homme, qui était auparavant assurée par le groupe des députés du Mouvement Populaire (MP), qui font eux aussi partie de l’opposition.
Pour un député de l’USFP qui a requis l’anonymat, ce genre de décisions, qualifiées de «capricieuses», du premier secrétaire, est de nature à influer négativement sur la coordination des partis de l’opposition.
«Dès que nous sommes sur le point d’unir nos rangs et d’aplanir les divergences d’opinion, voilà que surgit un nouveau problème qui nous renvoie à la case départ, souvent à cause de l’égoïsme démesuré de certains», a-t-il affirmé, faisant allusion à cette récente décision de Driss Lachgar.
Assabah précise que le groupe parlementaire du MP, directement concerné et pourtant allié de l’USFP dans l’opposition à la première Chambre, n’a pas l’intention de se laisser faire.
Les députés du MP veulent fermement conserver le poste de président de cette commission qui, selon l’article 10 de la Constitution, revient de droit à un parti de l’opposition.
Le groupe des députés du MP se sont montrés fermes, et ne comptent donc pas renoncer à la présidence de cette commission. Ils vont, en conséquence, présenter leur candidat à ce poste, faisant abstraction de l’intention du leader de l’USFP.
D’après Assabah, si le candidat du MP est réélu, ce sera là un nouveau coup dur pour Driss Lachgar, qui a déjà vainement tenté de convaincre d’autres partis de l’opposition de co-signer une motion de censure, à présenter à l’encontre du gouvernement dirigé par Aziz Akhannouch.
A ce propos, le député de l’USFP ayant requis l’anonymat explique encore que «les alliances du parti socialiste sont sur le point de s’effondrer et risquent de partir en éclats à tout moment».
Dans les rangs de l’opposition à la première Chambre du Parlement, Driss Lachgar, premier secrétaire de l’USFP, avait déjà provoqué la surprise de Mohamed Ouzzine, secrétaire général du MP, lors d’une réunion conjointe qu’ils avaient eue avec Nabil Benabdallah, secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS), en annonçant la décision des députés de son parti de briguer la présidence de cette commission, à l’ouverture de la session parlementaire de printemps.
Devant ses deux alliés du MP et du PPS, Driss Lachgar a expliqué sa décision par les pressions qu’il subissait de la part du groupe parlementaire que forment les députés du parti qu’il dirige.
Selon Driss Lachgar, les députés de l’USFP considèrent en effet être légitimement les plus indiqués pour présider cette commission, étant donné leur poids électoral et le nombre de sièges dont ils disposent à la Chambre des Représentants, l’USFP étant, par ailleurs, le premier parti de l’opposition.
En réaction à cette intention formulée par le premier secrétaire de l’USFP, un membre du groupe des députés du MP a quant à lui estimé que «l’opposition parlementaire ne devrait pas être conduite selon les caprices de Driss Lachgar». Le groupe parlementaire des députés du MP, a expliqué l’un de ses membres, tient fermement à conserver la présidence de cette commission pour la seconde moitié de l’actuelle législature.