Officiel. Le Maroc «indigné» par la bavure raciste du secrétaire d'Etat belge à la Migration

Theo Francken, le secrétaire d'Etat à l'Asile et à la Migration belge.

Theo Francken, le secrétaire d'Etat à l'Asile et à la Migration belge. . DR

Le Maroc a réagi officiellement, via son ambassade à Bruxelles, aux propos scandaleux tenus par le Secrétaire d'Etat belge à la Migration, Theo Francken, quand il a comparé la situation des droits de l'Homme au Maroc à celle prévalant au Soudan! La réaction.

Le 09/10/2017 à 12h14

La réaction du royaume du Maroc à la sortie scandaleuse du Secrétaire d'Etat belge à la Migration, Theo Francken, ne s'est pas faite attendre. Le royaume a en effet vivement protesté, via son ambassade à Bruxelles, aux propos outrageux tenus par le ministre belge dans une interview publiée samedi 7 octobre par les journaux belges "La Libre belgique" et "La Dernière Heure".

«L’ambassade du Maroc en Belgique exprime ses vives protestations et sa profonde indignation suite aux déclarations du secrétaire d’État belge à l’Asile et à la Migration, M. Theo Francken», lit-on dans une mise au point adressée au ministère belge des Affaires étrangères.

Pour rappel, le360 rapportait samedi 7 octobre qu'"un ministre belge xénophobe comparait le Maroc au Soudan" prétendant, dans un amalgame savamment orchestré, que la situation des droits de l'Homme au Maroc ne serait pas meilleure que celle prévalant chez le régime (dictatorial) de Khartoum.

Dans sa mise au point adressée au MAE belge, la représentation diplomatique du Royaume affirme que les déclarations de M. Francken témoignent d’«une méconnaissance avérée des mécanismes de coopération et de dialogue permanent entre les deux pays sur tous les sujets».

Ces déclarations, souligne la mise au point, «sont politiquement inacceptables et totalement inappropriées».

L’ambassade marocaine juge ce genre de déclarations «hasardeuses, provocatrices et intempestives est regrettable» venant d’un membre du gouvernement belge, alors que les relations très étroites entre les deux pays ont atteint "un degré de densité exceptionnel à tous les niveaux à la faveur d’une coopération multiforme et des liens d’amitié forts et de haut niveau».

L'ambassade marocaine tient à rappeler à ce propos que les étapes franchies par le Royaume du Maroc dans la consolidation de l’État de droit et le respect des droits de l’Homme ne sont plus à démontrer et sont aujourd’hui reconnues et saluées au niveau de toutes les instances, par le Royaume de Belgique, l’Union européenne et l’ensemble de la communauté internationale.

Haro sur le "ministre bandit"!

Théo Francken, qui ne jure que par les "rapatriements" et "les centres fermés" quand il s'agit d'immigration, n'en est pas à sa première sortie anti-marocaine. En témoigne son statut Facebook de 2011, dans lequel il s'en prenait aux immigrés marocains accusés de "n'apporter aucune valeur ajoutée à la Belgique". En témoigne aussi son email du 2 mai 2007, dans lequel il reprochait aux Marocains d'être "des petits cons"!

Le ministre controversé, y compris en Belgique, devait justifier la hausse d'agressivité dans son pays par la forte communauté marocaine qui vit dans la capitale belge. "Cela n’a rien à voir avec nous mais avec le nombre élevé d’islamistes et de petits cons marocains. [...] Tous les Musulmans en dehors de Bruxelles? Ce serait amusant", avait-il lâché, sans autre forme de procès.

Sa nouvelle récidive dénote son aversion crasse pour les étrangers et la communauté marocaine en particulier, dont l'apport au royaume de Belgique n'est toutefois pas à démontrer. Cette nouvelle sortie xénophobe lui a valu une mise au point énergique de la part de la société civile belge. A sa tête, le président de la Ligue des droits de l'Homme, Alexis Deswaef, qui l'a accusé d'"agir en bandit". "Theo Francken viole la Convention européenne des droits de l'Homme, agit comme un "bandit", en cachette. Il sait que ce qu'il fait est illégal. Qu'un secrétaire d'Etat puisse s'abaisser à faire cela pour son projet politique de nettoyer Bruxelles plutôt que de s'attaquer aux problèmes de fond est lamentable", a déclaré Me Deswaef.

Par M'Hamed Hamrouch
Le 09/10/2017 à 12h14