S'exprimant par la suite, le Représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU, Omar Hilale, l’a interpellé, à travers huit interrogations, sur le véritable rôle de l’Algérie dans le dossier du Sahara marocain.
Si l’Algérie n’est qu’un observateur, pourquoi est-ce qu’elle arme, finance, abrite et se mobilise diplomatiquement pour le «polisario», mouvement séparatiste armé non étatique ?
Si l’Algérie n’est pas une vraie partie, pourquoi met-elle une partie de son territoire -les camps de Tindouf- sur laquelle il a abdiqué son autorité au profit du «polisario», et où sont séquestrés depuis plus de 40 ans, dans des conditions inhumaines, des civils originaires des provinces sahariennes du Maroc? Ce qui a été dénoncé par le Comité des droits de l’Homme de l’ONU dans ses recommandations à la suite de l’examen du rapport périodique de l’Algérie en juillet 2018.
Lire aussi : Vidéo. Sahara: le politologue Mustapha Sehimi analyse l’offensive marocaine en Amérique Latine et en Europe du Nord
Si l’Algérie n’est qu’un simple observateur, pourquoi est-ce qu’elle terrorise les diplomates à New York auprès de leurs capitales en recourant aux mensonges et à la déformation de leurs interventions? Car pour l’Algérie, la souveraineté des délégations n’existe pas: soit vous êtes avec elle dans le dossier du Sahara, soit vous êtes contre elle, même lorsque vous gardez le silence.
Si l’Algérie n’est pas une partie principale, pourquoi nourrit-elle la culture de la haine du Maroc et du séparatisme auprès des enfants dans le cycle primaire en introduisant dans le cursus scolaire et dans les examens de fin d’année que l’Union du Maghreb Arabe ne sera effective que lorsque le Sahara «sera indépendant»? L’ambassadeur Omar Hilale a rétorqué que le Sahara ne sera jamais indépendant et qu’il fera toujours partie intégrante du Maroc.
Si l’Algérie n’est qu’un observateur, pourquoi est-ce qu’elle a proposé, le 2 novembre 2001, à Houston, par la voie de son ancien président, la partition du territoire et de la population du Sahara? Cette proposition est la négation même du principe de l’autodétermination et du mythe «du territoire et du peuple sahraouis», que l’Algérie prétend défendre. Et l’ambassadeur Omar Hilale d’ajouter que cette proposition algérienne a été catégoriquement rejetée par le Maroc, car toutes les populations, qu’elles soient dans les provinces du sud ou dans les camps de Tindouf, sont unies dans leur marocanité.
Si l’Algérie n’est pas une partie, pourquoi continue-t-elle de faire la sourde oreille depuis 40 ans aux appels incessants et pressants de la Communauté internationale, y compris le Conseil de Sécurité dans ses résolutions depuis 2011 pour le recensement et l’enregistrement des populations des camps de Tindouf, en Algérie? L'ambassadeur du Maroc a indiqué à cet égard que c'était là le seul moyen de protéger les droits de ces populations, bafoués chaque jour, et qui sont exposées à l’intimidation et à la violence.
Si l’Algérie n’est qu’un simple observateur, pourquoi est-ce qu’elle continue de couvrir le détournement de l’aide humanitaire adressée aux populations des camps de Tindouf? L’ambassadeur Omar Hilale a rappelé les conclusions du rapport d’investigation de l'Office européen de lutte antifraude (OLAF), qui confirment que «des manœuvres frauduleuses organisées se sont produites au cours d’une longue période » et qu’une « partie importante de ces détournements a été organisée par des dignitaires du polisario ».
Et si l’Algérie n’est pas une partie principale, pourquoi impose-elle des taxes sur l’assistance humanitaire destinée aux populations séquestrées dans les camps de Tindouf? Ce fait constitue un cas unique dans le monde.
Lire aussi : Sahara: le Salvador ne reconnaît plus la "rasd"
Le diplomate marocain en a appelé à la décence de l’Algérie lorsqu'elle déclare qu’elle n’est qu’un Etat observateur dans la question du Sahara marocain. Soulignant que les faits sont têtus et confirment que sans l’activisme et l’ingérence agressifs de l’Algérie, il n’y aura ni «polisario», ni dossier du Sahara, ni examen de cette question par les Nations Unies.
«La Communauté internationale s’est rendue compte de la supercherie créée et maintenue par l’Algérie et qui ne trouve plus aucun écho nulle part au monde» a ajouté Omar Hilale, soulignant que c’est ce que vient de faire, avant-hier, le Salvador, par la voix de son président, Nayib Bukele, qui a retiré sa reconnaissance de la pseudo «rasd», qu’il a qualifiée de «république virtuelle». «Le gouvernement du Salvador a exprimé son soutien à l’intégrité territoriale du Maroc et sa souveraineté nationale, ainsi que son initiative d’autonomie comme seule solution à ce différend régional», a conclu l’ambassadeur Omar Hilale.