Mouvement populaire: la guerre pour les postes ministériels fait rage

dr

Revue de presseKiosque360. Le Mouvement populaire, parti qui n’a pas échappé au récent «séisme gouvernemental», vient d’organiser une réunion assez mouvementée de son bureau politique. Jeunes loups et dinosaures ont échangé des coups sous la ceinture… En ligne de mire, les portefeuilles ministériels vacants.

Le 31/10/2017 à 00h01

Samedi dernier, le secrétaire général du parti de l’Epi, Mohand Laenser, a égrené, devant les membres de son bureau politique, les différentes voies entre lesquelles ils doivent choisir, suite à la récente révocation par le roi Mohammed VI de plusieurs ministres, dont nombre de Harakis.

Selon le quotidien Assabah de ce mardi 31 octobre, Mohand Laenser a clairement demandé à la direction de son parti de décider soit de rester au gouvernement, soit de rejoindre l’opposition, soit d’adopter une position mitoyenne en attendant d’avoir une meilleure visibilité sur les retombées du «séisme gouvernemental».

Sur la foi de ses sources au sein de ce parti, Assabah ajoute que la majorité des membres du bureau politique du MP ont clairement choisi de rester au sein de l’actuelle majorité gouvernementale, car toute menace de quitter le gouvernement ne ferait qu’isoler le parti sur l’échiquier politique. Selon eux, le parti de l’Istiqlal se tient aujourd’hui en embuscade, et pourrait aisément remplacer le MP et le Parti du progrès et du socialisme réunis, tout en permettant au gouvernement El Othmani de conserver une majorité confortable au parlement.

D’aucuns estiment, par ailleurs, que le principal perdant dans la récente révocation des ministres harakis n’est autre que Mohand Laenser lui-même, qui pourrait désormais tirer un trait sur sa reconduction, lors du congrès prévu en 2019, pour un nouveau mandat à la tête du parti de l’Epi, qu’il dirige depuis 31 ans.

Il en est de même pour Mohamed Hassad, récemment débarqué du gouvernement pour des faits commis du temps où il était ministre de l’Intérieur sous Benkirane. Dans son intervention devant le bureau politique du MP, l’ex-ministre de l’Education nationale s’est félicité de ne pas avoir été accusé de détournement des deniers publics, tout en reconnaissant que tout ministre peut commettre des erreurs, mais doit en assumer la responsabilité. Ce mea culpa n’a pas suffi à convaincre ceux qui s’opposent à sa candidature pour prendre la tête du MP et le considèrent définitivement grillé par la colère royale.

Mais en attendant l’encore lointaine guerre de succession à la tête du parti (2019), celle de la course aux portefeuilles ministériels au sein du gouvernement El Othmani fait rage au sein du Mouvement populaire. Ainsi, selon Assabah, Mohamed Moubdie, ancien ministre de la Fonction publique, lorgne le maroquin laissé vacant par Mohamed Nabil Benabdallah (Urbanisme, habitat et politique de la ville), ce que lui conteste l’autre Haraki, Driss Merroun, qui a déjà occupé le même portefeuille. Pour sa part, Fatna Lkihel, actuelle secrétaire d’Etat à l’Habitat, veut hériter de l’autre ministère que détenait le PPS, à savoir le ministère de la Santé, en remplacement de Houcine Louardi.

Heureusement que les anciens ministres harakistes Mohammed Ouzzine, Hakima El Haïte, Lahcen Sekkouri, Abdeadhim El Guerrouj, sont déjà «out», sinon cette guerre des ministrables n'en aurait été que beaucoup plus âpre.Résultat des courses: le bureau politique du MP se retrouve finalement à appeler indirectement à l’expulsion définitive du PPS, en vue d’hériter des ministères qu’il gérait dans le gouvernement Othmani.

Par Mohammed Ould Boah
Le 31/10/2017 à 00h01