Majorité: à la Chambre des conseillers, l’Istiqlal joue la carte de l’opposition

Les Conseillers lors de la séance plénière consacrée aux élections des structures de la deuxième Chambre, au Parlement, le 10 octobre 2021, à Rabat.

Les Conseillers lors de la séance plénière consacrée aux élections des structures de la deuxième Chambre, au Parlement, le 10 octobre 2021, à Rabat. . Omar Al Mourchid / MAP

Revue de presseKiosque360. Alors qu'il est l'un des trois piliers de l’actuelle majorité gouvernementale, le président du groupe istiqlalien à la Chambre des conseillers n’hésite pas à critiquer le gouvernement auquel participe son parti. Cet article est une revue de presse du quotidien Assabah.

Le 18/11/2021 à 20h39

Alors qu’il y a un peu plus d’une semaine, les trois partis formant la majorité annonçaient la signature imminente d’une charte qui constitue un cadre de référence institutionnel fixant les méthodes de travail et de coopération entre les différentes institutions gouvernementale, parlementaire et partisane, voilà qu’un premier avis de tempête souffle sur celle-ci. A la Chambre des conseillers, les récentes critiques du président du groupe parlementaire de l’Istiqlal, Abdeslam Lebbar, ne sont pas passées inaperçues. Elles étaient directement adressées au gouvernement et à certains ministres qui le forment.

Dans son numéro du vendredi 19 novembre, Assabah rapporte que le conseiller a été particulièrement virulent envers le gouvernement lors des discussions en commission des finances du projet de loi de finances 2022. Pourtant, son parti, l’Istiqlal, participe à l’Exécutif aux côtés du RNI et du PAM. Ces derniers, lors d’une récente réunion, espéraient même poser les cadres d’une relation saine avec les parlementaires et les partisans des trois partis, à travers la charte de la majorité dont la signature a été annoncée pour ce mois de novembre.

Il semblerait que le président du groupe istiqlalien à la Chambre des conseillers n’en ait eu cure, critiquant le gouvernement au sujet de la situation sociale de plus en plus difficile. Toujours d’après Assabah, le conseiller a basé ses propos sur le Dialogue social qui, selon lui, dans le contexte actuel ne doit pas se limiter à de simples séances de dégustation de thé.

Il faisait vraisemblablement référence à des réunions qu’auraient tenues des ministres de l’actuel gouvernement avec des représentants syndicaux et durant lesquelles ont été discutés certains dossiers chauds, comme celui des enseignants des académies, ou encore l’emploi et la situation des jeunes. Abdeslam Lebbar a surtout insisté sur la nécessité de tenir le Dialogue social dans un cadre institutionnel permettant de trouver des solutions concrètes aux problématiques. Et cela doit se faire, selon lui, avant la présentation du projet de loi de finances.

Dans une déclaration adressée à Nadia Fettah, ministre de l’Economie et des finances, il l'a questionnée sur l'action du gouvernement pour limiter la hausse des prix, en qualifiant les politiques de libéralisation des prix adoptées ces dernières années d'échecs.

Quel que soit l’impact que peuvent avoir ce genre de critiques sur la solidité de la coalition gouvernementale, elles viennent surtout rappeler à quel point une charte sur laquelle sont alignées toutes les composantes de la majorité est nécessaire. A défaut, des parlementaires ou des partisans de l’un des trois partis majoritaires risquent bien de se laisser tenter par l’opposition.

Par Fayza Senhaji
Le 18/11/2021 à 20h39