Lutte contre la corruption: et si ce n’est qu’un début?

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Revue de presseKiosque360. Plusieurs affaires de corruption et de dilapidation de bien publics ont été portées récemment devant la justice. Serait-ce le début d’une vaste campagne de lutte contre la corruption? Explications dans cette revue de presse tirée de l’hebdomadaire La Vie éco.

Le 01/04/2022 à 20h53

Des élus et des responsables politiques ont été mis en détention préventive, de hauts fonctionnaires sont également poursuivis en justice pour corruption et dilapidation des deniers publics. Le début du mandat du gouvernement sera-t-il associé à une vaste campagne de lutte contre la corruption?

L’hebdomadaire La Vie éco, qui aborde ce sujet dans son édition du vendredi 1er avril, estime que c’est peut-être le cas. Cela prouve du moins que la lutte contre la corruption ne saurait être une promesse électorale. Ce n’est pas non plus un slogan politique pour soigner l’image du gouvernement. La lutte contre la corruption, ou la prévarication ou encore la «fassad», comme certains aiment désigner ce fléau, ce sont d’abord des actions et des faits.

Et justement, les faits ont été livrés en nombre ces derniers jours, constate l’hebdomadaire. Mercredi dernier, le ministère public annonçait dans un communiqué l’interpellation d’une trentaine de personnes dont de hauts fonctionnaires du ministère de la Santé. Ils sont poursuivis, entre autres, pour détournement et dilapidation de fonds publics, mais aussi abus de pouvoir et corruption, entre autres chefs d’inculpation.

Quelques jours plus tôt, à Fès, un parlementaire également président de commune a été placé en détention provisoire notamment pour corruption. Il n’est pas le seul, puisque son frère, président du conseil préfectoral, ainsi que des fonctionnaires communaux et auxiliaires d’autorité, ont également été interpellés en même temps. Le parlementaire en question, a tenu à rappeler l’hebdomadaire, a été entendu par la même brigade chargée des crimes économiques et financiers devant laquelle a comparu, il y a quelque temps, l’ancien président islamiste de la région de Draa-Tafilalet.

Bref, et c’est sans doute le plus important dans cette affaire, l’arrestation du parlementaire en question n’a donné lieu à aucun type de tropisme. Son parti n’a, à aucun moment, essayé de le couvrir ou de le défendre. Au contraire, la coordination régionale du RNI a publié un communiqué, juste après son arrestation, annonçant le gel de toutes ses activités au sein du parti en attendant que la justice se prononce sur son cas.

Le RNI, souligne l’hebdomadaire, n’a pas clamé en public: «Nous n’allons pas vous livrer notre frère». Ce qui fut la réaction du PJD lorsqu’un de ses dirigeants a été appelé à comparaître devant la justice pour sa présumée implication dans une affaire de meurtre. Les dirigeants du RNI n’ont pas, non plus, martelé: «Si vous l’emmenez en prison, enfermez-nous avec lui». C’est le genre de discours que le patron du PJD vient de tenir à nouveau il y a quelques semaines en évoquant l’implication de l’ancien maire de Marrakech dans une affaire de dilapidation de biens publics.

Pendant ce temps, poursuit La Vie éco, une autre enquête impliquant aussi un parlementaire de l’UC se poursuit à Settat, également pour corruption, parmi d'autres griefs. Là encore, le mis en cause risque d’emporter avec lui plusieurs personnalités dont de hauts cadres bancaires.

D’autres élus seraient, de même, dans la ligne de mire de la justice pour des faits similaires. Par ailleurs, et suite à la publication du dernier rapport de la Cour des comptes, on fait état de la possible interpellation de plusieurs anciens dirigeants de communes. Cela bien sûr en plus des affaires de dilapidation de biens publics dans lesquelles sont impliqués les anciens maires PJD des villes de Marrakech et Tétouan et l’ancien président de la région de Draa-Tafilalet, entre autres.

En somme, conclut l’hebdomadaire, tout porte à croire que cela ne fait que commencer. Et il ne s’agit sans doute pas d’une campagne ponctuelle, qui plus est, coïncide avec le début du mandat du nouveau gouvernement. La teneur des derniers rapports de la Cour des comptes, mais aussi de l’IGAT et d’une certaine manière de l’IGF, mais aussi l’élargissement des attributions et des pouvoirs de l’Instance nationale de probité, de prévention et de lutte contre la corruption (INPPLC), tout cela porte à croire, en effet, que la lutte contre la corruption n’est plus un simple slogan. 

Par Amyne Asmlal
Le 01/04/2022 à 20h53