Lutte antiterroriste: le directeur du BCIJ dévoile tout dans une interview

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Revue de presseKiosque360. Abdelhak Khiame, directeur du BCIJ, a accordé un long entretien au quotidien Akhbar Al Yaoum pour son édition du jeudi 2 février.

Le 01/02/2017 à 22h43

Le directeur du BCIJ affirme que le niveau d’alerte est moyen au Maroc. En effet, la situation géographique du royaume et sa politique de lutte contre le terrorisme, initiée en 2001, en font une cible indiquée. Aussi, les services de sécurité sont-ils en état d'alerte permanent. Pour ce qui est des cibles potentielles des attaques terroristes, le directeur du BCIJ affirme qu’elles sont un peu les mêmes partout. L’objectif de tout projet d’attaque, d'une part, est de déstabiliser un pays en semant le chaos et la terreur parmi la population et, d'autre part, de détruire son économie en ciblant, notamment, les touristes et les sites touristiques.Bien sûr, des personnalités, dont Khiame lui-même, sont également visées. Mais le BCIJ se garde bien de divulguer leurs noms pour ne pas les plonger dans une angoisse permanente.

Pour revenir à la dernière cellule récemment démantelée et, en réponse à la question de savoir comment le BCIJ a pu apprendre que les armes saisies étaient de provenance algérienne, le directeur affirme qu'il s'agit là d'informations qu’il ne peut révéler car elles pourraient être utilisées par d’autres cellules dormantes. Ce qui est sûr, affirme-t-il, c’est que le BCIJ est en possession d’indices matériels attestant de la provenance des armes. D’ailleurs, affirme Khiame, c’est la quatrième fois que des armes en provenances du voisin de l’Est sont saisies lors de démantèlements de cellules terroristes.

Concernant la suspicion qui a pu peser sur les actions du BCIG, qualifiées par certains de théâtrales, le directeur explique calmement que le Maroc est un pays démocratique où l’accès à l’information est garanti par la loi. Les personnes suspicieuses peuvent donc très bien s’adresser à la justice et consulter les PV des services de sécurité et des juges d’instruction pour lire les déclarations des prévenus. Tout y est transcrit. Les armes saisies sont également montrées au public via les médias. Bien plus, toutes les opérations de détention et de neutralisation des cellules terroristes sont filmées du début à la fin. Et de relever qu'il ne faut pas nier que plus de 1.600 Marocains combattent actuellement parmi les terroristes, dans les zones de conflits, histoire de bien spécifier qu'il ne s'agit pas d'un jeu.

En outre, Khiame a affirmé que les interrogatoires de certains détenus avaient permis au BCIJ de détecter et de localiser de nouvelles cellules terroristes dormantes. Cependant, la loi interdit à ses membres d’utiliser la violence pour leur soustraire des informations. D'ailleurs, tous les prévenus subissent, avant leur interrogatoire, un examen médical et psychique complet et passent, systématiquement, le même examen après avoir été interrogés par les éléments du BCIJ, souligne-t-il.

Pour ce qui est des détenus mineurs , qui sont déjà vingt au total à avoir été arrêtés depuis la création du BCIJ, ils sont placés dans des centres d’éducation relevant de l’Administration pénitentiaire où ils bénéficient d’un suivi psychologique et d'un programme de réinsertion sociale. Par ailleurs, le BCIJ a arrêté plusieurs séparatistes du Polisario lors des démantèlement des cellules terroristes.

Le BCIJ fait-il étalage de ses exploits? Et que gagne-t-il à proposer ses services à tout le monde? A ces question d'Akhbar Al Yaoum, Khiame répond que le Maroc n’a rien non plus à perdre en proposant son expertise. C’est toujours cela de gagné que de sauver des vies humaines à chaque fois que cela est possible. Le danger terroriste menace le monde entier, observe-t-il, et le Maroc ne perd rien à partager les informations et le savoir-faire dont il dispose. En ce sens, le royaumec coopère avec tous les Etats, sans exception.

Par Amyne Asmlal
Le 01/02/2017 à 22h43