L'Ittikaf ravive la tension entre l'Etat et Al Adl wal Ihsane

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Revue de presseKiosque360. Les forces de l’ordre sont intervenues dans 12 mosquées de la région de l’Oriental pour déloger les adeptes d’Al Adl Wal Ihssane qui s’apprêtaient à y organiser leur retraite religieuse (Al Ittikaf).

Le 06/06/2018 à 20h29

Comme chaque année, en cette période de troisième décade du ramadan, un nouveau bras de fer s'est engagé entre les autorités et Al Adl Wal Ihsane, organisation islamiste non reconnue. La «confrontation» a commencé, cette année, dans la région de l’Oriental, où les membres et sympathisants de la Jamaâ ont été contraints, manu militari, de quitter les mosquées et de renoncer à leurs veillées religieuses (Al Ittikaf), rapporte le quotidien Al Massae dans son édition du jeudi 7 juin.

Ces incidents ont été enregistrés, affirme le journal, dans les villes d’Oujda, de Berkane, d'Ahfir, de Zayou, de Taourirt et de Madagh. Les forces de l’ordre sont intervenues dans les mosquées pour déloger les adeptes de la Jamaâ qui s’apprêtaient à y organiser leur retraite durant ces dix derniers jours du Ramadan. Les mosquées en question ont ensuite été fermées, après leur évacuation, et ne sont rouvertes que pendant les heures de prière, souligne le journal.

Selon un communiqué d’Al Adl Wal Ihssane, repris par le journal, 12 mosquées ont été touchées par cette opération de force à laquelle ont participé les forces publiques relevant de différents corps. Il a même fallu, dans certains cas, faire appel à des renforts en provenance d’autres régions. Les membres de la Jamaâ, qui estiment qu’il s’agit là d’une atteinte à leurs droits et à la sécurité spirituelle des croyants, ne se sont manifestement pas laissé faire, puisqu’ils ont entrepris d’organiser des sit-in devant ces mêmes mosquées qu’ils ont été contraints d’évacuer.

D’après Al Massae, cette opération de force s'inscrit dans le cadre d'une confrontation ouverte entre les autorités et le mouvement islamiste non reconnu. Les autorités craignent, estime le journal, que la Jamaâ ne profite de ces rituels pour asseoir sa mainmise sur le champ religieux. Al Adl Wal Ihsane profite, en effet, de ces opérations d’Al Ittikaf pour organiser des séances d’encadrement religieux intensif et à large échelle auprès des citoyens, une prérogative qui relève, selon la loi, du seul ministère des Habous et des affaires islamiques.

Par Amyne Asmlal
Le 06/06/2018 à 20h29