Les élections de 2021 mettent la majorité dans tous ses états

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Revue de presseKiosque360. Le MP reproche aux ministres du PJD leurs prises de position sur les élections de 2021. Le patron du PJD, lui, invite ceux qui critiquent le gouvernement de l’intérieur à quitter le navire. Quant au PPS, il parle d’un remake de 2016. Pendant ce temps, le PAM clache le gouvernement.

Le 24/03/2019 à 20h06

La course engagée depuis quelque temps par le PJD et le RNI pour les élections de 2021 continue de leur attirer de virulentes critiques, y compris de la part des membres de la majorité. Ainsi, après le PPS, pour qui cette campagne électorale avant l’heure rappelle la situation à la veille des élections de 2016 où la rivalité battait son plein entre le PAM et le PJD, voici que le MP lui emboîte le pas. Dans une sortie de Mohand Laenser, patron du MP, rapportée par le quotidien Al Massae dans son édition du lundi 25 mars, ce dernier reproche en effet aux membres du gouvernement de prendre chaque semaine des positions à caractère électoral.

Intervenant à Salé devant les membres de son parti, le chef de file du MP estime qu’il est inconcevable que des ministres fassent, chaque semaine, des déclarations à propos d'élections qui sont encore loin. Ce faisant, estime-t-il, ils pratiquent la politique plus qu’ils ne s’intéressent aux affaires publiques. D’après Al Massae, Laenser vise particulièrement les ministres du PJD «qui s’activent à exprimer des positions politiques au lieu de s’intéresser aux affaires des citoyens».

Pour le leader du MP, «les ministres feraient mieux de s’occuper des problèmes des Marocains au lieu de jouer à lancer des pronostics sur les prochaines élections». C’est tout à fait désolant, pense le président de la région Fès-Meknès, regrettant que «tout le monde n’ait les yeux rivés que sur les élections de 2021, comme si les problèmes des citoyens allaient attendre jusqu’à cette date». Il semble justement que ces derniers se soient lassés de ces joutes entres partis.

En atteste ce meeting organisé vendredi par le PJD à Meknès qui n’a pas attiré les foules. D’après le même journal, qui rapporte l’information dans un autre article, le secrétaire général du parti islamiste s’adressait pratiquement à des chaises vides alors qu’il s’attendait à une forte assistance, d'autant que cette rencontre était consacrée aux problèmes des commerçants dans la ville. A en croire Al Massae, cette rencontre, pourtant bien préparée à l’avance, atteste à elle seul du net recul de la popularité du parti. Cela d’autant que, contre toute attente, le chef du gouvernement a essuyé des critiques virulentes.

Le président de l’association des commerçants de la ville a ainsi accusé le chef du gouvernement d’avoir négligé un dossier revendicatif qu’il lui a remis en 2017. Le président du conseil de la ville, Abdellah Bouanou, également président de la commission des finances au Parlement, en a également eu pour son grade. Les commerçants l’ont accusé d’avoir failli à ses nombreux engagements pris envers eux. Cela malgré une trentaine de sit-in et de manifestations organisés par ces derniers. 

Bien sûr, note le journal, le chef du gouvernement n’a pas raté cette occasion pour s’en prendre à ses alliés du gouvernement, sans pour autant les citer. Il a carrément appelé les membres du gouvernement qui le critiquent à quitter le navire. De même qu’il s’est dit étonné que certains membres du gouvernement prennent pour eux les bonnes actions de l’Exécutif, tout en rejetant la responsabilité de ses défaillances sur le PJD.

Dans cette cacophonie gouvernementale, l’opposition tente, elle, de faire entendre sa voix. Ainsi, c’est à Meknès que le chef de file de l’opposition a choisi, lui aussi, de dire ses quatre vérités au gouvernement. Hakim Benchamach, également cité par Al Massae, mais dans un troisième article, accuse le gouvernement de s’être trop endetté, compromettant ainsi l’avenir du pays. La dette cumulée par le gouvernement du PJD dépasse celle contractée par les trois précédents gouvernements réunis, relève le secrétaire général du PAM. Elle était en effet d’à peine 311 milliards de dirhams en 2011 alors qu’elle dépasse actuellement les 1.046 milliards de dirhams.

Par ailleurs, le gouvernement, poursuit Benchamach, s'apprête à présenter son bilan de mi-mandat, au demeurant insignifiants, alors que les Marocains devraient plutôt exiger le bilan, tout aussi faible, des sept années et demi de vaches maigres sous le gouvernement PJD.

Par Amyne Asmlal
Le 24/03/2019 à 20h06