Les deux Norvégiens expulsés du Maroc sont arrivés au royaume pour provoquer un incident prémédité (Document)

Siège de l'ambassade du Maroc à Oslo.

Siège de l'ambassade du Maroc à Oslo. . DR

Les deux Norvégiens expulsés récemment du Maroc y ont été "délibérément" dépêchés pour provoquer un incident et capter ainsi l'attention et l'émotion du peuple norvégien, apprend-on de sources diplomatiques.

Le 21/05/2019 à 15h07

Réagissant à des informations publiées lundi 20 mai dans les journaux norvégiens sur l'arrestation et l’expulsion de deux étudiants norvégiens par les autorités marocaines, l’ambassade du Maroc à Oslo indique que "consciente de l'attachement profond et sincère du peuple norvégien à la légalité, elle croit comprendre que l’ONG Rafto a délibérément envoyé les deux étudiants afin de provoquer un incident et de capter l'attention et l'émotion du peuple norvégien".

A ce titre, le communiqué souligne qu’être un "observateur, partout dans le monde, est un statut officiel qui implique des compétences et des procédures légales".

Aucun pays sur terre, y compris la Norvège, n'accepterait que des étudiants puissent être désignés de manière crédible comme "observateurs" et posséder des compétences nécessaires pour observer un procès, relève la même source, ajoutant que nul pays non plus, y compris la Norvège, n’accepterait qu’une organisation crédible tente d’assister à un procès sans être accréditée.

Le communiqué rappelle que, le 4 avril, l'ambassadeur du Maroc s'est rendue à Bergen pour y rencontrer des étudiants et parler ouvertement de la question, précisant que "l'ambassadeur a alors expliqué aux étudiants et aux représentants du comité du Sahara occidental que, s'ils voulaient vraiment jouer un rôle juste et positif dans les négociations de paix, ils devraient d'abord cesser de provoquer des incidents simplement pour manipuler leurs opinions publiques".

"Ce conflit a généré trop de douleur et de chagrin sur le terrain et le Maroc regrette que les étudiants nordiques soient utilisés pour divertir les parties impliquées des mesures de confiance positives mises en place par le Secrétaire général des Nations Unies", note l’ambassade marocaine.

Par ailleurs, le communiqué soutient que toutes les organisations et personnes norvégiennes qui souhaitaient assister au procès des assassins de Maren Ueland et de sa collègue étudiante danoise avaient respecté le processus de leur accréditation.

Enfin, l’ambassade note avec regret que tous les articles publiés sont exactement les mêmes, mot à mot, précisant qu’"ils sont tous copiés à partir d'une source unique, à savoir le site Web du Comité du Sahara occidental et reprennent ainsi un "libellé" orienté qui est contraire à la position officielle de l'ONU et des alliés de la Norvège".

Dans ce cadre, rappelle le communiqué, le Maroc est désigné comme "occupant" le Sahara, alors que les Nations Unies ont officiellement désigné le Maroc en 1976 en tant que "puissance administrante" (comme a fait l'ONU avec l'Angleterre pour le Rocher de Gibraltar).

Tout le monde sait qu’il n’existe pas de ressources "riches" en phosphate au Sahara depuis que l’Institut géologique américain a conclu que le Sahara contient moins de 2% des ressources en phosphate présentes dans le reste du Maroc, souligne le communiqué.

Et de conclure que les forces paramilitaires du Polisario ont interdit aux Nations Unies d'entrer dans les camps de réfugiés et de les recenser, prétendant qu'il y en avait un million depuis les années 70, ajoutant que le rapport de l’Office européen de lutte anti-fraude publié en 2015 estime le nombre des réfugiés à 150.000 personnes, soit environ 15 à 20% de la population totale, le reste résidant au Maroc.

Selon les médias, les autorités marocaines ont décidé d’expulser deux ressortissants norvégiens alors qu’ils se trouvaient encore à l’aéroport de Laâyoune. 

Il s’agit de Diego Vaula Foss et Hans Inge Alander, deux représentants de l’organisation non gouvernementale Rafto, qui étaient en compagnie de cinq Espagnols.

Les militants se rendaient au Maroc pour assister au procès de la journaliste sahraouie Nazha el Jhalidi qui devait débuter lundi 20 mai.

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Par Rahim Sefrioui
Le 21/05/2019 à 15h07