Le RNI accuse le PJD de colporter de fausses informations

Le360

Revue de presseKiosque360. D'aucuns pensaient que la polémique qui avait éclaté, en 2015, sur le Fonds de développement rural, s’estomperait avec l’avènement d’un nouveau gouvernement. Loin s'en faut, puisqu'elle reprend de plus belle.

Le 04/07/2018 à 20h00

La polémique sur le Fonds de développement rural revient en force. La réunion, mardi, en séance plénière de la première Chambre du Parlement, pour débattre du rapport relatif à ce Fonds a, en effet, été marquée par une nouvelle prise de bec entre les groupes parlementaire du RNI et du PJD, rapporte le quotidien Al Akhbar dans sa livraison du jeudi 5 juillet. Le RNI est même allé jusqu’à accuser le PJD d’instrumentaliser ce débat pour porter atteinte à son président.

C’est ainsi que, après avoir mis en avant la bonne gestion de ce Fonds, le député et dirigeant du RNI, Mustapha Baitas, s’est demandé s’il était opportun d’instrumentaliser le débat relatif à ce mécanisme, censé résorber les disparités entre le monde rural et urbain, à des fins politiques stériles. Et ce, ajoute le parlementaire cité par Al Akhbar, dans le seul but de défendre certains intérêts personnels étriqués.

Il est, en effet, poursuit le dirigeant du RNI, légitime de se poser la question de l’utilité d'une instrumentalisation de ce Fonds dans l’unique objectif de nuire à la réputation d’un ministre en colportant des informations infondées sur la réalité de sa mission et le budget qui lui a été alloué. Le ministre de tutelle, Aziz Akhannouch, qui se trouve au centre de cette polémique, a encore une fois tenté, au cours du débat autour de ce rapport de la commission de contrôle des finances publiques, de faire entendre raison à ses détracteurs.

Pour lui, il faut se le tenir pour dit une fois pour toute, le montant de 50 milliards de dirhams correspond au budget pour la réalisation du programme de réduction des disparités sociales et territoriales, et non pas à celui du Fonds de développement rural et des zones montagneuses. Cette enveloppe budgétaire, a-t-il expliqué, est destinée à la mise en place, sur une période de sept ans, des projets de réduction des disparités sociales et territoriales à travers la contribution des différents partenaires, et n'est aucunement dédiée au fonds de développement rural.

«Croyez-moi, je n’ai pas ces 50 milliards», a-t-il martelé, rapporte pour sa part le quotidien Assabah qui s’intéresse également à ce sujet dans son édition du même jour. Le journal affirme par ailleurs que, en attisant cette polémique, le parti islamiste expérimente une «arme de destruction du gouvernement», en creusant davantage le fossé entre les deux principales composantes de la majorité, le PJD et le RNI.

Selon le journal, les «frères de Benkirane» auraient confondu les missions du Fonds de développement rural et des zones montagneuses et le programme de réduction des disparités sociales et territoriales. Le débat sur ces deux entités, a priori purement technique, a, par la suite, été dévié de sa trajectoire par les islamistes du PJD qui lui ont donné, de ce fait, un caractère purement politique pour, ajoute le quotidien, tenter de barrer le chemin de la Primature au président du RNI, quitte à colporter de fausse informations à propos de ce Fonds.

En définitive, écrit pour sa part le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son numéro de ce jeudi, même le changement de gouvernement n’a pas pu venir à bout de cette polémique qui avait éclaté en 2015 et reprend de plus belle depuis quelques mois. Le PJD, ainsi que l’Istiqlal et le PAM, ont tenu à revenir sur ce dossier chaud, chacun à sa manière, relève le quotidien. Certains de leurs députés accusent notamment le ministre de vouloir gonfler le budget de ce Fonds, alors que d’autres lui reprochent une mauvaise gestion de cet instrument, écrit le journal.

Des allégations que le ministre récuse, chiffres à l’appui. D’après lui, depuis le lancement du programme de réduction des disparités sociales et territoriales, le budget du plan d'action de l'année a atteint environ 8,34 milliards de dirhams en 2017, dont 3,46 milliards de dirhams financés par le Fonds de développement rural et des zones montagneuses. Pour ce qui est du montant global des programmes d'action régionaux pour l'année 2018, il s'élève à quelque 7,2 milliards de dirhams, dont 3,48 milliards financés par le Fonds de développement rural et des zones montagneuses.

Jusqu'à aujourd'hui, 1,66 milliard de dirhams ont été délégués aux ordonnateurs assistants chargés de la réalisation de ces projets, tandis que 750 millions de dirhams sont en passe d'être remis au ministère des finances, soit près de 68% de l'enveloppe budgétaire du programme 2018, conclut le ministre.

Aziz Akhannouch a, de même, rappelé que le Fonds de développement rural et des zones montagneuses a été soumis aux réformes nécessaires, et ne souffre actuellement d'aucun retard dans le versement de crédits. Ces réformes ont pris en considération les observations du rapport de la Cour des Comptes concernant le fonds de développement rural et des zones montagneuses de la période 2004-2014.

Par Amyne Asmlal
Le 04/07/2018 à 20h00