Le remaniement gouvernemental fait cafouiller les ministres

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Revue de presseKiosque360. L’action gouvernementale serait paralysée à la veille du remaniement ministériel qui devait intervenir avant la rentrée. En effet, 35 ministres n’ont pas mis au point le schéma directeur du redéploiement des compétences entre le centre et les régions. Le délai est arrivé à terme.

Le 05/08/2019 à 19h23

Le navire gouvernemental semble en panne avant l’éventuel remaniement ministériel, censé donner un nouveau souffle à l’action gouvernementale. A valeur d’aujourd’hui, 35 ministres n’ont pas tenu les réunions nécessaires pour mettre en place un schéma directeur concernant le redéploiement du personnel entre le centre et les régions, dans le cadre de la mise en œuvre de la régionalisation avancée, de la déconcentration et de la décentralisation.

Ces schémas directeurs devaient pourtant être mis en place avant la fin du mois de juillet, fait remarquer le quotidien Assabah, qui se penche sur ce sujet dans son édition de ce mardi 6 août. Et de préciser que ces schémas permettront aussi de transférer les prérogatives du centre à la région afin de donner le pouvoir aux responsables régionaux de prendre les décisions dans les domaines de la santé, de l’enseignement, de l’investissement régional, de la création des zones industrielles, de l’octroi des autorisations et de l’exécution des budgets.

A ce propos, les sources du quotidien font savoir que presque tous les ministres ont suspendu les travaux des commissions administratives, y compris ceux qui avaient délégué cette tâche à des secrétaires d’Etat. Dans ce sillage, ajoutent les mêmes sources, seuls les ministères de l’éducation nationale, du transport, de l’équipement et de la logistique et du département de l’Intérieur ont pu, à des degrés différents, mettre en place des schémas directeurs transférant les compétences aux régions.

Ainsi, le ministère de l’éducation a accordé des pouvoirs aux académies régionales en vue de gérer les fichiers des enseignants et des budgets pour répondre aux besoins de chaque province. De même, le ministère de l’équipement, du transport et de la logistique avait mis au point un schéma directeur permettant aux responsables régionaux d’agir en cas de catastrophe ou de rééquipement des routes rouvertes après leur fermeture suite aux inondations ou à cause des neiges.

Les sources du quotidien ajoutent que le ministère de l’Intérieur avait également donné des prérogatives limitées aux gouverneurs et aux walis en vue de maitriser et de maintenir l’ordre public et d’intervenir dans certains domaines. De même, le ministère de l’économie et des finances avait confié aux responsables régionaux des prérogatives concernant le recouvrement des impôts.

D’autres départements qui se basent sur leurs délégués régionaux, à l’instar de la santé et des affaires islamiques, se trouvent dans l’obligation de recourir à l’administration centrale en cas de procédure administrative. Alors que ce problème se pose avec acuité au niveau des régions, les sources du quotidien ont révélé que le chef du gouvernement Saâd-Eddine El Othmani n’a pas encore réuni sa majorité afin de débattre des grandes lignes du remaniement ministériel et de se mettre d’accord sur les profils qui devraient quitter le navire gouvernemental. A ce propos, des divergences s’accentuent autour de l’évaluation du travail des ministres et des nouvelles compétences qui doivent renforcer l’équipe gouvernementale. Un été chaud pour le chef du gouvernement.

Par Mohamed Younsi
Le 05/08/2019 à 19h23