Le Polisario pleurniche dans les bras de l’APS

Brahim Ghali, chef du Polisario.

Brahim Ghali, chef du Polisario. . DR

Faisant l’unanimité contre lui au Conseil de sécurité, le Polisario joue les pleureuses auprès de l’Agence de presse algérienne en se répandant en imprécations contre la France sans oser nommer les Etats-Unis, à l’origine du projet de résolution qui promet d’être accablant à son encontre.

Le 26/04/2017 à 11h26

Les premières révélations sur les consultations entamées par le Conseil de sécurité à huis clos, mardi 25 avril, sur le projet de résolution sur le Sahara suscitent panique et cafouillage dans le camp adverse. Le Polisario a en effet annoncé la couleur en se répandant en imprécations, à l’instar des pleureuses, contre «la France et quelques pays inconnus du Maroc (qui) ont eu une grande influence sur la rédaction de la première mouture du projet» de résolution, comme le rapporte ce mercredi 26 avril 2017 l’agence de presse algérienne APS.

Poussé dans ses derniers retranchements, après avoir fait l’unanimité contre lui au Conseil de sécurité, en raison de sa persistance à refuser le retrait de ses éléments armés de Guerguerat, contre la volonté d’Antonio Guterres et à travers lui les Nations unies, le front séparatiste s’est jeté dans les bras de l’APS s’en prenant, via son «représentant à l’ONU», le dénommé Ahmed Boukhari, à la France citée nommément, épargnant curieusement les Etats-Unis, pourtant à l’origine de l’élaboration et de la rédaction du projet de résolution présenté et débattu, mardi 25 avril, par les Quinze membres du Conseil de sécurité.

«Le Maroc et la France sont en train de pousser à l’extrême jusqu'à demander le retrait immédiat et sans condition du Front Polisario d’El Guerguerat», s’est-il plaint dans sa déclaration à l’APS. Cette agence, spécialiste de la fuite en avant et de la politique de l’autruche, a tenté misérablement de faire accréditer une supposée «division» au sein du Conseil au sujet de l’injonction qui a été intimée au Polisario de se retirer immédiatement de Guerguerat, comme l’a recommandé le SG de l’ONU dans son premier rapport distribué aux Quinze, lundi 10 avril.

L’APS cite à ce sujet le représentant permanent de l’Uruguay, pays membre non permanent du Conseil de sécurité. Ce même ambassadeur, brandi par l’APS en symbole de la division du Conseil de sécurité au sujet de la résolution sur le Sahara, a déclaré à l’agence de presse espagnole EFE que «la plupart des membres conviennent que le Polisario doit retirer ses éléments armés de Guerguerat». Et d’ajouter: «il existe juste des moyens et des façons de le formuler». Une chose est la division et autre chose est un pays qui demande d’édulcorer la manière d’exiger le retrait immédiat du Polisario, sans remettre en question le bien-fondé.

Or l’APS, agence à l’image du voisin de l’est, fait de la désinformation une pratique récurrente, reposant sur le traitement de l’accessoire et l’ellipse de l’essentiel. Dans tous les comptes-rendus qu’elle a faits du rapport du SG de l’ONU sur le Sahara, l’APS n’a pas évoqué un seul instant l’injonction d’Antonio Guterres de se retirer sans condition de Guerguerat. L’APS ne dit pas non plus que la mouture de la résolution du Conseil de sécurité sur le Sahara est rédigée par les Etats-Unis. Evidemment, ce n’est pas bien pour le moral des troupes de dire que les puissances du monde dénoncent le Polisario. Alger sait pertinemment que ces puissances ne sont pas dupes de la vraie partie au conflit. En enjoignant au Polisario de se retirer sans condition de Guerguerat, le Conseil de sécurité pointe aussi du doigt le régime algérien sans l’aval duquel les éléments du Polisario n’auraient jamais osé défier la communauté internationale.

Par Ziad Alami
Le 26/04/2017 à 11h26