Le PJD perd la mairie de Mohammédia, Imane Sabir out

Imane Sabir (PJD), désormais ancienne présidente de la commune urbaine de Mohammedia.

Imane Sabir (PJD), désormais ancienne présidente de la commune urbaine de Mohammedia. . DR

Revue de presseKiosque360. Le jugement définitif annulant son élection à la présidence a finalement été notifié à la présidente de la commune urbaine de Mohammedia. Du coup, la course à ce poste est lancée par le PJD, qui tente de préserver les commandes de la mairie, alors que le RNI qui se positionne pour récupérer la commune.

Le 16/12/2020 à 18h17

Fin du suspense. Le gouverneur de la préfecture de Mohammedia a finalement notifié à la présidente de la commune urbaine de Mohammedia, Imane Sabir, du Parti de la Justice et du Développement (PJD), le jugement définitif rendu par la Cour de cassation annulant son élection à la présidence.

Après cette notification d'un jugement rendu au début de cette semaine, toute l'attention est désormais portée sur les commandes de la mairie pour les mois restants, alors que ce mandat qui touche à sa fin, les élections communales étant prévues en 2021. A ce propos, l’autorité de tutelle devait appeler à une session extraordinaire du conseil de la mairie, afin d'élire un président pour cette commune, indique le quotidien Al Ahdath Al Maghrebia dans son édition du jeudi 17 décembre.

Le quotidien précise que la course aux commandes de la mairie connaîtra une bataille acharnée entre les membres du PJD et ceux du Rassemblement national des indépendants (RNI). Selon les sources interrogées par le quotidien, le RNI vise cette présidence dans la lignée de son positionnement dans la ville, ce qui favoriserait son retour à une gestion des affaires locales.

Pour ce faire, le RNI compte présenter la candidature de Zoubida Taoufik, pour succéder à Imane Sabir. Celle-ci, rappelle le quotidien, avait été élue le 31 décembre 2018, et avait succédé à Hassan Antara, issu du même parti, dont l’élection avait elle aussi été annulée, par une décision de justice, le 6 décembre 2018.

L’annulation de l’élection d’Imane Sabir avait fait suite à une plainte déposée auprès du tribunal administratif de Casablanca par Mohamed Atwani, du RNI, qui avait accusé son adversaire à ce scrutin d’avoir entravé le processus des élections et d'avoir mobilisé certains éléments qui l'avaient agressé, afin de l’empêcher d’accéder à la salle où se tenait l’assemblée. A cause de cette agression, rappelle le quotidien, Mohamed Atwani avait été évacué aux urgences de l’hôpital Moulay Abdellah, où un certificat d’invalidité de 31 jours lui avait été délivré.

Ce scrutin avait aussi été entaché par une violation flagrante de l’article 9 de la loi organique 113-14 relative aux communes, lequel stipule que «le conseil se réunit pour l’élection du président et des vice-présidents dans les conditions et selon les modalités prévues par la présente loi organique. Il ne peut délibérer valablement qu’en présence de la majorité absolue des membres en exercice». Or, lors de l’élection de Imane Sabir, il n’y avait que 22 membres du conseil, qui est composé de 47 élus.

La majorité absolue exige la présence de 24 élus sur 47. Avec l'annulation de ce scrutin, et le recours, pour la troisième fois, à une session extraordinaire pour élire un nouveau président, la commune de Mohammedia aura battu un record en matière de changement de président... En un seul mandat.

Par Mohamed Younsi
Le 16/12/2020 à 18h17