Le Parlement européen désavoue le projet séparatiste: malaise au sein du régime algérien

L'hémicycle du Parlement européen à Bruxelles.

L'hémicycle du Parlement européen à Bruxelles.

Revue de pressePar son vote affirmant l’accord agricole Maroc-UE et la marocanité des produits du Sahara, le Parlement européen a porté un coup d’arrêt décisif au projet du Polisario. Cette reconnaissance internationale provoque un séisme politique à Alger, exposant au grand jour les fractures d’un régime militaire en proie à des dissensions internes et à une crise de légitimité. Cet article est une revue de presse tirée d’Al Ahdath Al Maghribia.

Le 01/12/2025 à 18h13

La ratification par le Parlement européen de l’accord agricole liant l’Union européenne au Maroc, et par là même la reconnaissance implicite de l’origine marocaine des produits issus de ses provinces du Sud, scelle l’échec patent du projet séparatiste porté par le Polisario. Cet acte fort, perçu comme une consécration diplomatique majeure pour le Royaume, sonne comme un glas pour ses adversaires et déclenche une onde de choc au sein du régime algérien, son principal soutien.

Les réactions des séparatistes, hier encore enclins à encenser les institutions européennes, trahissent un profond désarroi, rapporte Al Ahdath Al Maghribia de ce mardi 2 décembre. Passant sans transition de l’éloge à l’anathème, ils dénoncent désormais un Parlement européen «partisan», rejoignant selon eux une longue liste d’instances internationales et d’États ayant reconnu la réalité marocaine du Sahara. Alger, par la voix de sa créature polisarienne, exprime amèrement son regret face au rejet de sa proposition de résolution visant à altérer les fondements de l’accord entré en vigueur en octobre 2025.

Cette impuissance illustre l’effondrement d’une diplomatie velléitaire, comparée à un cautère sur une jambe de bois, et révèle une incohérence stratégique de plus en plus critiquée jusque dans ses rangs. Les fissures du pouvoir algérien éclatent au grand jour. La révélation faite par le président Abdelmajid Tebboune à Louisa Hanoune, secrétaire général du parti des Travailleurs, concernant des informations erronées délivrées par son «cercle», dépasse la simple confidence. Elle constitue un aveu public de dysfonctionnement et semble calculée pour externaliser la crise, signalant l’imminence d’une déflagration interne.

Ce conflit larvé confirme l’existence de factions antagonistes au sommet de l’État, obligeant la présidence à publier un communiqué d’une fermeté inhabituelle pour stigmatiser toute critique. La nature réelle de ce texte, perçu comme émanant de l’état-major militaire et de son chef, le général Saïd Chengriha, véritable pivot du pouvoir, n’échappe à personne. L’agence officielle APS y a fustigé, sans les nommer, des partis politiques «en faillite» et un «discours démagogique», tout en réaffirmant avec menace que la politique étrangère était l’apanage exclusif du président.

Cette mise en garde, assimilant le doute à une «attaque contre l’État», semble s’adresser autant à l’opinion qu’à Tebboune lui-même, note Al Ahdath Al Maghribia. Ainsi, en dénonçant des données falsifiées, le président a, indirectement, pointé l’échec global d’un régime –politique, économique et diplomatique– dont l’épicentre reste l’impasse sur la question du Sahara marocain. La reconnaissance européenne agit comme un catalyseur, accélérant l’effritement d’un système dont les contradictions internes deviennent désormais son principal adversaire.

Par Hassan Benadad
Le 01/12/2025 à 18h13